La Tunisie a fait des progrès importants depuis 2011 et doit en faire encore au cours des années à venir. C’est ce constat que fait Marc Pierini, dans un article (‘‘La difficile route de la Tunisie vers la sécurité et la diversité’’), publié sur le site de Carnegie Europe. Et pour que la Tunisie puisse préserver et consolider ses acquis, l’ancien ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Tunis (en en Libye), entre 2002 et 2006, recommande la création d’un «mécanisme permanent de création de consensus, devenu crucial pour le pays».

Selon l’ex-ambassadeur et actuellement chercheur visiteur à Carnegie Europe, ce mécanisme devrait prendre la forme d’un forum au sein duquel «toutes les parties prenantes peuvent exercer la responsabilité collective qui leur incombera une fois la principale phase de la révolution achevée avec de multiples élections et une nouvelle architecture de l’Etat de droit».

Ce forum devrait être «inclusif» et dirigé par «une personnalité mutuellement acceptée», a-t-il expliqué.

En outre, la société civile devrait, après avoir atteint «ses objectifs historiques de supprimer l’Etat policier et fait prévaloir les principes démocratiques», «changer son rôle et se trouver une nouvelle niche, à savoir aider à orienter un pays diversifié et sa délicate coalition politique dans une direction constructive».

On fera remarquer à M. Pierini que le «mécanisme permanent de création de consensus» dont il parle a déjà existé: c’était le «dialogue national», lancé en 2013, en pleine crise politique, par quatre organisations nationales (UGTT, Utica, Ordre des avocats et LTDH), et qui a abouti à un scénario, accepté par toutes les parties prenantes, pour achever la phase de transition.

L’idée d’institutionnaliser ce «dialogue national» et d’en faire un «mécanisme permanent» a été évoquée par beaucoup d’observateurs politiques, mais elle a été abandonnée en cours de route.

Nabil Ben Ameur