Habib Essid à Tataouine52% des Tunisiens se disent satisfaits du chef du gouvernement Habib Essid, 100 jours après la prise de ses fonctions au Palais de la Kasbah.

Selon un sondage d’opinion d’Emrhod Consulting, réalisé entre le 27 mars et le 3 avril 2015, auprès d’un échantillon de 1.850 personnes, représentatif de la population tunisienne en âge de voter (18 ans et plus), 52% des Tunisiens interrogés se disent satisfaits des 100 premiers jours de M. Essid en tant que chef de gouvernement.

Si l’actuel locataire du Palais de la Kasbah est plus populaire que le président de la république Béji Caïd Essebsi (qui recueille, dans le même sondage, 51,4% d’opinions favorables), son taux de popularité reste, pour le moment, loin derrière les 65% réalisés par son prédécesseur Mehdi Jomaa, en janvier 2015, ou même des 61,4 du Nahdhaoui Hamadi Jebali, en mars 2012, 100 jours après sa prise de fonction.

Ce taux descendra, il est vrai, à 30,9%, en décembre 2012, après l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis, en septembre 2012, l’assassinat de Lotfi Nagdh, représentant de Nidaa Tounes à Tataouine, un mois plus tard, et la montée de l’extrémisme religieux et de l’insécurité dans le pays.

M. Essid réalise, cependant, un score meilleur que celui de l’autre Premier ministre nahdhaoui, Ali Larayedh, dont le plus haut taux de popularité (39,1%) a été réalisé en juin 2013. Ce dernier garde encore le titre peu enviable du Premier ministre le moins populaire que la Tunisie ait connu depuis la révolution de janvier 2011.

Si la popularité de M. Essid reste à un niveau encore respectable, c’est parce qu’il donne l’impression de beaucoup travailler. Ses interminables visites de terrain sont fort appréciées. Mais, dans quelques semaines, il sera jugé à l’aune des résultats que son gouvernement réalisera (ou pas) sur les fronts de la lutte antiterroriste, de la reprise économique et de la maîtrise des prix à la consommation.

Pour se maintenir au même niveau de popularité, M. Essid doit aussi faire montre de plus de fermeté dans l’application de la loi et de davantage de charisme, certains observateurs lui reprochant une certaine mollesse qui ne sied pas aux hommes de pouvoir.

I. B.

Illustration: Habib Essid en visite à Tataouine, dans le sud-est du pays.

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