Basma Khalfaoui et l'affaire Chokri BelaidLa cour de cassation a renvoyé, hier, l’affaire de l’assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaïd au juge d’instruction pour un supplément d’enquête.

A la demande du comité de défense de la famille de Chokri Belaïd, assassiné le 6 février 2013 par des extrémistes religieux, la cour de cassation a examiné, jeudi 16 avril 2015, le dossier d’instruction et demandé au juge d’instruction – qui avait décidé de clore le dossier – de reprendre son travail et de compléter l’enquête en interrogeant, notamment, d’autre personnes impliquées, directement ou indirectement, dans cette affaire.

Lors d’une conférence de presse, organisée aujourd’hui à Tunis, la présidente de la Fondation Chokri Belaïd contre la violence, Me Basma Khalfaoui a indiqué que le changement du gouvernement a donné une autre tournure à l’affaire, ajoutant que la justice affiche désormais sa volonté d’examiner le dossier avec plus d’équité.

Me Ali Kalthoum, membre du comité de défense de la famille de Chokri Belaïd, a souligné, pour sa part, que la défense n'a pas l'intention de laisser classer le dossier, tant que plusieurs personnes impliquées, à un niveau ou un autre, dans l'assassinat n’ont pas été interrogées par la justice.

Il a, dans ce contexte, cité l'ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali, l’ancien ministre de l'Intérieur Ali Larayedh et son successeur Lotfi Ben Jeddou.

Me Kalthoum a également précisé que des soupçons entourent certains anciens directeurs généraux au ministère de l'Intérieur, que la partie plaignante accuse d’avoir fait partie de l'appareil sécuritaire parallèle relié au parti islamiste Ennahdha. Il a cité, notamment, Wahid Toujani, Mustapha Ben Amor, Mourad et Taoufik Sebai, Adnen et Jamel Slama, Riadh Rekik et Belgacem Belasaoud.

Affaire Chokri Belaid Basma Khalfaoui

L'absence des dirigeants du Front populaire à la conférence de presse de Basma Belaid était criârde. 

«Le comité de défense met en garde le juge d’instruction contre toute tentative de contourner la décision de la cour de cassation. Auquel cas, nous aurions du mal à contrôler la réaction de ceux qui attendent la révélation de la vérité depuis plus de 2 ans», a averti Me Ali Kalthoum. Et de conclure: «La justice a assez trainé comme ça».

Y. N. M.

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