Mohamed Khouja président de Jabhat Al IslahMohamed Khouja a participé au débat sur l’avenir du salafisme politique dans le monde arabe organisé par Carnegie Middle East Center, le 16 avril à Beyrouth.

Aux côtés de Mohamed Khouja, président du parti salafiste Jabhat Al-Islah (Front de la Réforme), ont également pris part au débat Cheikh Mohamed Abdelwahab Rafiki, secrétaire général-adjoint du parti Renaissance et Vertu (Maroc), Nader Bakkar, co-fondateur du Parti Al-Nour (Egypte), Georges Fahmi, chercheur au Middle East Center Etats-Unis) et Carine Lahoud, professeur à l’Université Américaine de Beyrouth et à l’Université Saint Esprit de Kaslik (Liban).

Jabhat Al-Islah a vu le jour officiellement au lendemain de la révolution de 2011. Mais il est en réalité l'extension du Front islamique tunisien, né en 1985, et dont le slogan est «travail» et «éducation», a rappelé Mohamed Khouja au cours de cette rencontre.

Sous les anciens régimes, le Front n'a pas été ouvertement actif sur le terrain, les libertés ayant été particulièrement restreintes. Le mouvement a alors attendu la révolution de 2011 pour passer dans le public.

Mohamed Khouja au Carnegie à BeyrouthDe gauche à droite : cheikh Mohammad Rafiki, Carine Lahoud, Georges Fahmi, Mohammad Khouja et Nader Bakkar. Photo Carnegie Middle East Center (Ph. ''L'Orient Le Jour''). 

D'après M. Khouja, les islamistes n'ont aucun problème avec la démocratie, objectif principal du parti, «ce serait plutôt l'inverse».

Par ailleurs, toujours selon l'intervenant, l'avenir du salafisme tunisien dépend de plusieurs facteurs. Premièrement, une transition saine vers la démocratie; un échec en ce sens résulterait obligatoirement en une montée de l'extrémisme dans certaines parties de la société.

Deuxièmement, l'absence d'interventionnisme – moral ou financier – dans les affaires du parti salafiste. Celui-ci doit également prendre en compte le mode de vie tunisien et la volonté du peuple.

L'islam ne doit pas être limité au jihadisme, qui est un besoin, et non pas un objectif, et prolifère quand l'ignorance, la pauvreté et le fanatisme prévalent.

Pour M. Khouja, le statu quo actuel dans le monde arabe est la preuve qu'il n'y a pas de raccourci pour atteindre la démocratie, mais il est prématuré d'enterrer le printemps arabe.

Nabil Ben Ameur

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