A quoi joue ce Conseil constitué de forces politiques, syndicales et associatives hétérogènes, mais qu’unit une même volonté de faire tomber le gouvernement, au risque de provoquer un vide politique dans le pays?
Beaucoup de Tunisiens commencent à se poser des questions sur la légitimité de ce mouvement qui prétend parler au nom du peuple, qui s’approprie de manière opportuniste les revendications des jeunes de la révolution et qui pousse son appétit politique jusqu’à vouloir créer un vide politique propice à la réalisation de leurs desseins aussi ambigus que vaguement révolutionnaires.
Selon l’agence Tap, le Cnppr s’engage à «garantir le consensus national autour du choix du Premier ministre et de former un gouvernement provisoire de gestion des affaires courantes, avec pour membres des personnes réputées pour leur compétence et qui ne sont pas impliquées avec l’ancien régime», précise le communiqué. Et d’informer que sa mission prendra fin avec l’élection d’une assemblée constituante et qu’aucun membre du conseil n’aura le droit de se présenter en tant que candidat aux prochaines élections présidentielle ou législatives.
Un Conseil au dessus de l'Etat?
D’un autre côté, le Conseil indique qu’il a été procédé «à la proposition d’un décret-loi en réponse au projet de décret-loi présenté par le président de la république par intérim à ce sujet, à l’effet de réglementer le Cnppr, en fixant se objectifs, sa composition et le déroulement de ses travaux».
Le Conseil s’est également engagé à élaborer un plan cohérent en termes de formules juridiques et pratiques, et de délais afin d’élire une assemblée constituante qui se chargera de l’élaboration de la nouvelle constitution de la et de la gestion de l’étape transitoire, en consécration de la légitimité du peuple.
Le Cnrpp a exprimé «sa considération pour le militantisme des manifestants et des contestataires à la capitale et dans les différentes régions et son adoption de leurs revendications qui consistent, tout particulièrement, à atteindre les objectifs de la révolution, à rompre avec le despotisme et la corruption», et à garantir la transition démocratique escomptée.
R. K.