Tous les Tunisiens, y compris le président déchu Ben Ali et sa famille, doivent bénéficier de leur droit à un passeport, a estimé Rached Ghannouchi.
Le président du Mouvement Ennahdha, qui parlait lors d'un meeting, dimanche 26 avril 2015, à Bizerte, n’est pas à un paradoxe près. L’ancien extrémiste religieux, qui côtoyait Oussama Ben Laden et la crème des salafistes jihadistes au Soudan, au milieu des années 1990, au Soudan, est en train de glisser dans la peau d’une colombe, au point d’en devenir presque un adepte du Mahatma Gandhi et de Nelson Mandela. Plus consensuel, plus modéré et plus pacifiste que lui tu meurs! Ses partisans n’ont pas cru leurs oreilles en l’entendant défendre les doits de l’ancien dictateur et de sa famille. «Personne ne doit être interdit de passeport sans recours à des procédures légales, comme cela a été fait avec les militants d'Ennahdha sous l'ancien régime», a soutenu Rached Ghannouchi, qui a appelé à surmonter les rancœurs, semer l'espoir chez les jeunes et tenter de les détourner des sentiments de désespoir par la création de projets de développement. «La Tunisie n'est pas le pays du terrorisme et de la criminalité. C’est le pays de la démocratie et des instances élues», a-t-il lancé, tout en soulignant la nécessité de lancer les grands projets de développement dans les régions et en appelant le gouvernement à entamer les réformes structurelles capables de redonner du sens à la valeur travail et de trouver des solutions aux problèmes administratifs et juridiques freinant l'investissement et l'emploi. Rached Ghannouchi a, par ailleurs, affirmé qu’Ennahdha et l'ensemble des Tunisiens soutiennent les appareils sécuritaires et militaires dans leur combat contre le terrorisme, «dans le cadre du respect de la loi et des droits humains». Et appelé les partisans et sympathisants du parti islamiste à combattre les phénomènes de la violence et du terrorisme et à «barrer la route devant ceux qui conspirent contre la Tunisie». I. B. |
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