Le chef de l'Etat ne semble pas avoir réussi à convaincre le dirigeant de la centrale syndicale de la nécessité d'observer une trêve sociale dont la Tunisie a vivement besoin.
Par Zohra Abid
Le président de la république Béji Caïd Essebsi a reçu, jeudi 30 avril, au Palais de Carthage, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Houcine Abassi, pour l'informer de la situation sociale et économique difficile que traverse le pays.
Le chef de l'Etat a attiré l'attention du chef de la centrale syndicale sur les difficultés que traverse la Tunisie et sur les nombreux défis auxquels elle fait face sur les plans sécuritaire, économique et social, notamment la persistance de la menace terroriste, la multiplication des revendications salariales et la montée de la pression sur le gouvernement, dont la marge de manoeuvre financière et budgétaire reste très faible.
A l'issue de la réunion, M. Abassi a déclaré aux médias que le dialogue avec le gouvernement à propos des revendications salariales va se poursuivre pour trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties.
Autant dire que la centrale syndicale ne semble disposée à desserrer sa pression et à calmer l'ardeur revendicatrice de ses troupes, qui, à la veille de la célébration de fête internationale du travail, le 1er mai, poursuivent les mouvements sociaux (grèves, sit-in, manifestations, blocages des usines, etc.), qui risquent de paralyser davantage la machine économique, de provoquer la fermeture de nouvelles usines, de faire fuir les hypothétiques investisseurs et de nuire, par conséquent, aux intérêts des travailleurs et des demandeurs d'emploi.
M. Abassi qui, dans une sorte de fuite en avant dans une surenchère populiste, s'est attaqué, il y a quelques jours, dans un entretien au journal électronique ''Al Arabi Al-Jadid'', aux chefs d'entreprises, leur reprochant de s'attacher à leurs privilèges, de ne pas s'acquitter de leurs devoirs fiscaux et de refuser d'investir dans les régions intérieures, semble complètement inconscient de la gravité de ses déclarations et de leurs conséquences sur la paix sociale si fragile dans le pays.
La direction de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica, centrale patronale) a dû, d'ailleurs, réagir à ses déclarations incendiaires en publiant un communiqué où elle rappelle les pertes que les entreprises subissent en raison des mouvements sociaux et des revendications exagérées, qui alourdissent leurs charges et affectent leur compétitivité.
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