Emeutes à El Faouar

En attendant les résultats des enquêtes, des partis sont soupçonnés d'avoir fomenté les émeutes à El-Faouar, gouvernorat de Kebili (sud-ouest), notamment le CpR.

Par Zohra Abid

Youssef Oueslati, membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), a indiqué, dans une déclaration à Kapitalis, que le procureur de la république est au courant de l'agression des journalistes, samedi dernier, par les partisans de certains partis politiques, ajoutant que le syndicat est en train de réunir tous les éléments en sa possession pour déposer plainte. «Nous n'allons pas nous laisser faire et l'agression dont ont été victimes nos collègues, traités par des manifestants quasiment comme des ennemis, ne va pas passer sans que leurs instigateurs et auteurs soient punis», a-t-il dit.

Selon le correspondant de Shems FM à Kébili, les manifestants qui ont agressé les journalistes nationaux étaient ceux-là mêmes qui avaient accueilli à bras ouverts les journalistes de la chaine qatarie Al-Jazira, dont le tropisme islamiste est un secret de polichinelle.

L'agent de sécurité Habib Rachdi, secrétaire général de l'association Mourakeb, a affirmé, de son côté, que les émeutes d'El-Faouar sont supervisées par le député du Congrès pour la république (CpR), Brahim Missaoui, qui incitait les gens à la désobéissance et à l'anarchie, a-t-il dit. Il a aussi accusé le député Imed Daïmi, ancien chef de cabinet de l'ex-président provisoire Moncef Marzouki et actuel secrétaire général du CpR, de se déplacer dans les régions du sud pour fomenter les troubles.

«Un camion de marque Isuzu D-Max de couleur blanche, immatriculée 3733 Tunis 150, se déplaçait dans la région, ramenait des jeunes de Bichna et Rjim Maatoug à El Faouar, avec pour mission d'attaquer les plateformes de pétrole gardées par l'armée. Le but est de couper les régions du sud du reste du pays», a-t-il déclaré à nos confrères d'''Al-Jarida''.

De son côté, Riadh Mouakher, député d'Afek Tounes, a déclaré, aujourd'hui, aux médias que les évènements survenus ces derniers jours à El-Faouar ont une dimension politique. Certains partis sont entrés en lice pour attiser la colère des habitants. Ces derniers ont le droit de manifester et de réclamer leur droit au développement, mais pas celui de provoquer des dégâts, a-t-il expliqué.

Le député du Front Populaire, Zied Lakhdhar, a précisé, pour sa part, sur les ondes de Shems FM, que des pages Facebook proches de certains partis politiques continuent d'attiser la tension dans la région.

Emeutes à El Faouar (Kebili).

Les émeutes d'El-Faouar n'étaient donc pas aussi spontanée qu'on le pensait?

Le député de Nidaa Tounes Abdessatar Massoudi a été encore plus direct en condamnant, samedi, sur sa page Facebook, les émeutes d'El-Faouar, orchestrés, selon lui, par le CpR, qui aurait distribué de l'argent et des amphétamines aux jeunes pour les inciter à incendier le poste de la garde nationale et à agresser les journalistes, comme cela a été fait, il y a 3 ans, lors du lynchage à mort de Lotfi Nagdh, à l'époque représentant de Nidaa Tounes à Tataouine.

Rappelons que le ministère de l'Intérieur a ouvert une enquête judiciaire, avec l'accord du ministère public, pour déterminer les responsabilités dans les émeutes d'El-Faouar et démasquer ses instigateurs.

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