Dans un communiqué publié sur son site Web, la Fidh craint des tentatives de déstabilisation de la transition démocratique et appelle à la dissolution de la police politique. Extraits…
«Une mission de la Fédération internationale des droits de l’homme (Fidh) qui s’est rendue à Tunis entre le 19 et le 25 février, ainsi que les représentants de la Fidh en Tunisie, ont constaté de nombreux signes laissant craindre que des éléments du système répressif mis en place sous la dictature de Ben Ali ne perdurent.
«En effet, des principaux responsables d’actes de torture et autres graves violations des droits humains, semblent bénéficier d’une totale impunité et certains continuent à occuper des fonctions dans la haute administration. D’autre part, certains hauts responsables du régime de Ben Ali continueraient d’exercer une influence contre toute transition démocratique.
«Par ailleurs, nous sommes très préoccupés par les menaces de mort proférées à l’encontre de certains responsables politiques et associatifs, et nous condamnons fermement les propos tenus à la télévision nationale appelant à l’exécution du premier ministre sortant, Mohammed Ghannouchi. Nous dénonçons aussi les agissements de certains groupes, qui ont empêché par la force la tenue de meetings du Pdp et du mouvement Ettajdid. De tels agissements ne contribuent pas non plus à consolider la démocratie.
«Dans ce contexte très préoccupant, la Fidh et ses organisations membres en Tunisie:
- appellent l’ensemble des forces démocratiques et la communauté internationale à se mobiliser pour faire échouer toute tentative de déstabilisation et l’éventualité d’une contre-révolution ;
- demandent l’ouverture immédiate d’enquêtes sur les graves violations des droits humains commises sous le régime de Ben Ali et depuis le début de la transition aux fins de poursuivre les responsables ;
- demandent une communication claire de la part du nouveau gouvernement de Béji Caïd Essebsi sur le sort et la situation des principaux responsables de la répression sous le régime de Ben Ali ;
- appellent à la dissolution de la police politique ;
- appellent la communauté internationale à soutenir les capacités de la Tunisie d’accueillir à ses frontières les migrants et réfugiés venant de la Libye.»