Le Franco-tunisien, dont des élus et des associations demandent la démission de la direction de l’Institut des cultures d’islam (Ici) à Paris, a reçu le soutien inespéré de son protecteur, le maire socialiste de Paris.


«Je lui fais totalement confiance. Je suis sûr qu’Hakim El-Karoui a toujours plaidé pour la démocratie, le pluralisme, la liberté d’expression, pour les droits de l’homme et qu’il a toujours été contre la corruption. Alors, il peut y avoir des polémiques sur Internet, moi je ne participe pas à la chasse aux sorcières et j’essaie de voir la réalité des convictions des gens», a déclaré Bertrand Delanoë à France Culture.
Le maire de Paris fait allusion à la polémique suscitée par les deux notes qu’El-Karoui aurait adressées, les 12 et 14 janvier, à Ben Ali pour l’aider à faire face à la révolte populaire qui grondait alors en Tunisie.
La deuxième missive, postée le jour même où le dirigeant déchu prenait la fuite vers l’Arabie saoudite, suggère entre autres à l’ex-président de «trouver un point de chute à l’étranger pour Ben Dhia», l’un des faucons du régime. Sur le sujet explosif de la corruption, il lui conseille de «donner un signal. Faire savoir qu’une enquête a commencé.»
Dès que les textes des deux missives ont été rendus publics par le journal en ligne Mediapart, des élus, militants associatifs, artistes et différentes personnalités françaises ont demandé la démission d’El-Karoui de la direction de l’Ici, un important centre culturel de la Goutte-d’Or, XVIIIe arrondissement de Paris, qui hébergera bientôt deux mosquées d’ici à 2013.
Dans un courrier adressé aux membres du conseil d’administration de l’Ici, El-Karoui s’est justifié en ces termes: «Que les choses soient claires, je n’ai jamais rencontré l’ex-président Ben Ali […] et je souhaite de tout cœur que la révolution tunisienne réussisse […]. J’ai fait ce que j’ai pu pour contribuer à ce que le chaos et la violence ne prennent pas le dessus, et pour que la Tunisie puisse inventer son propre chemin vers la démocratie, dans la sérénité.»