La coopération tuniso-française sera axée sur la promotion des régions du centre du pays, là où a démarré l’étincelle de la révolution qui a mené à la chute du régime de Ben Ali, le 14 janvier 2011.


C’est ce qu’a indiqué Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre française de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, lors d’une conférence de presse, lundi à Tunis, dans un hôtel des Berges du Lac de Tunis, au terme d’une visite de travail d’une journée.

Au plus près des priorités tunisiennes
La ministre française a indiqué que cette coopération sera plus efficace au cours de la prochaine période et tiendra compte des priorités du peuple tunisien,  précisant qu’elle englobera les secteurs de l’assainissement, de la lutte contre la pollution chimique, de la construction d’autoroutes, de la protection de l’environnement, du développement des énergies renouvelables, et de la fluidification des activités d’import et d’export dans les ports, ainsi que la formation des jeunes dans la logistique et la coopération technique.
Répondant aux questions des journalistes, la ministre a indiqué que la France accueille, chaque année, 2.500 tunisiens seulement sur 9.000 autorisés en vertu de l’accord tuniso-français sur la gestion concertée de l’immigration et le développement solidaire conclu en 2008. Ces jeunes bénéficient d’opportunités de travail ou de stages professionnels pour une durée de 3 à 4 ans, avant de retourner en Tunisie. La modestie de ce chiffre s’explique par le manque d’informations dans les médias sur ce programme tant en Tunisie qu’en France. Mais pas seulement…
Le projet d’Union pour la Méditerranée  (UpM), lancé par la France en 2008, a rappelé Mme Kosciusko-Morizet, vise la réalisation de 30 projets de développement en Tunisie pour des crédits de 5 milliards d’euros (près de 10 milliards de dinars), indiquant qu’il n’existe pas de problème de financement des projets dont la concrétisation demeure tributaire de la fixation des choix de développement.
Des militants de l’environnement présents à cette conférence de presse ont appelé la ministre française à coopérer directement et sans intermédiaires gouvernementaux avec les associations tunisiennes dans le domaine de l’environnement, rappelant que le régime de Ben Ali a détourné les aides octroyées par la France à ces dernières, pour son propre compte.

Accord dans la maîtrise de l’énergie
Par ailleurs, un mémorandum de coopération a été signé, lundi, au siège du ministère de l’Industrie et de la Technologie, entre l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (Anme) et l’Agence française de l’environnent et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
En vertu de cet accord, les deux parties œuvreront à consolider la coopération institutionnelle, méthodologique et technique par la réalisation d’études et de projets dans le domaine de la maîtrise de l’énergie.
Il s’agit notamment de renforcer la recherche de financements bilatéraux et multilatéraux et de promouvoir les projets d’investissement en Tunisie auprès des opérateurs économiques français, ainsi que la promotion du partenariat tuniso-français entre universitaires, laboratoires, bureaux d’études, experts de la recherche et du développement, et entre collectivités.
Les deux parties travailleront de concert au développement des échanges d’informations et de documentations et à la mise en relation des organismes de recherche avec les industriels des deux pays.
L’accord, d’une durée de trois ans renouvelables, prévoit de promouvoir les missions techniques réciproques, et les actions de formation. Il prévoit aussi le renforcement du partenariat dans le cadre de la coopération Nord-Sud.
La cérémonie de signature s’est déroulée à l’issue d’une séance de travail, sous la présidence de Abdelaziz Rassaa, secrétaire d’Etat, chargé de l’Energie, et Mme Kosciusko-Morizet.