«Je suis le seul à pouvoir sauver durablement la Tunisie du chaos grâce à mon programme social, politique et économique. Je pourrais protéger la démocratie et la liberté à long terme».


Qui parle ainsi? Néjib Chebbi? Hamma Hammami? Rached Ghannouchi? Non, c’est Samy Charrad. Qui c’est? Vous connaissez? Est-ce l’un de ces jeunes révolutionnaires qui ont fait leurs armes à Sidi Bouzid, à la Kasbah ou à la Couple d’El Menzah?
Non, rien de tout cela. Il s’agit d’un financier travaillant à Futures Research Technology & Management SA à Genève, en Suisse. Domicilié à Besançon, ce dernier a des attaches dans le village de Saulnot, en Haute-Saône, en France, d’où est originaire sa mère.

Le retour au pays
Samy Charrad, qui vise la présidence de la Tunisie (pas moins !), garde des liens très forts avec le pays de son père, un médecin proche de Bourguiba et officier de la Légion d’honneur française. Né le 9 juin 1963 à Tunis, d’une mère infirmière française, Samy est musulman de confession et il veut faire de la Tunisie la «Suisse du monde arabe».
Ses liens avec son pays natal se sont renforcés au lendemain de la révolution tunisienne, que le Bisontin (c’est ainsi qu’on appelle les habitants de Besançon) a suivi, avec son épouse et ses deux enfants de 11 et 13 an, «en direct mais de loin grâce à la télévision, internet, Face book et le téléphone», note le journal régional ‘‘Le Pays’’, qui lui a consacré un portrait.
Diplômé en informatique et finance de l’Université Paris-Dauphine (1986) et de Hec-Paris (1986), Samy Charrad s’est réconcilié avec son pays après la chute de l’ex-dictateur, le 14 janvier dernier. Il affiche aujourd’hui ses ambitions politiques. Il s’apprête à retourner dans son pays, le 20 mars plus précisément – fête de l’Indépendance –, pour y créer le Nouveau parti national tunisien (Npnt), une formation «nationaliste, libérale et laïque», à la tête de laquelle il souhaite se présenter à l’élection de l’assemblée constituante et, pourquoi pas, à la prochaine présidentielle.

En attendant l’amendement de l’article 40
Pour cela, il faudra que l’article 40 de la constitution tunisienne soit tunisienne soit amendé. Car il impose aux candidats d’être de mère et de père tunisiens, or la mère de Samy Charrad est française.
La Haute commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique est donc prévenue : elle ne doit pas fermer la porte de la candidature à Samy Charrad qui envisage selon ‘‘Le Pays’’, le programme du Npnt est constitué de 17 points relatifs notamment, et dans le désordre, au développement de la démocratie et des libertés individuelles, à la convertibilité totale du dinar tunisien et au développement économique grâce aux marchés financiers et à l’extraction des réserves pétrolières du golfe de Gabès pour financer la construction d’une centrale nucléaire.

Zohra Abid