La Ltdh appelle à restructurer les différents appareils de sécurité et à poursuivre toutes personnes impliquée dans des atteintes aux droits de l’homme et des crimes à l’encontre des opposants à l’ancien régime.


Le conseil national de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh), réuni, les 6 et 7 mars, à Tunis, a souligné l’engagement de la Ligue à «contribuer à la réussite de l’élection d’une assemblée nationale constituante dans le cadre d’élections libres, pluralistes et transparentes, faisant remarquer que cette assemblée aura à jeter les fondements d’un Etat qui garantit le respect des droits de l’Homme et des libertés dans le cadre d’un régime démocratique».

Dissolution de la police politique et après
Dans un communiqué rendu public, mardi, le Conseil national de la Ltdh se félicite de la décision de dissoudre la direction générale de la sûreté de l’Etat, avertissant le gouvernement provisoire que la décision de dissolution de l’appareil de la police politique doit englober, également, plusieurs autres structures qui en relèvent dans les différentes directions du ministère de l’Intérieur, s’agissant notamment de la cellule de renseignements relevant de la direction générale de la sûreté de l’Etat. Dotée d’une structuration à l’échelle centrale et régionale, cette cellule, précise-t-il, comporte, à elle seule, des centaines d’officiers et d’agents.

L’appareil de la sécurité présidentielle en question
Le Conseil national de la Ltdh souligne «la nécessité de dissiper l’ambiguïté entourant l’appareil de la sécurité présidentielle, compte tenu de ses pratiques en matière de répression politique».
Par ailleurs, il estime indispensable d’assurer la restructuration des différents appareils de sécurité, de manière à répondre aux revendications et aux objectifs de la révolution tunisienne et à jeter les fondements de l’Etat de droit et de la citoyenneté.
D’autre part, il met l’accent sur l’impératif de faire preuve d’un surcroît d’effort et de militantisme, afin de garantir le droit des victimes à poursuivre toutes personnes dont l’implication dans l’assassinat, la torture, l’agression et l’humiliation a été confirmée, partant de la conviction qu’«aucun crime ne reste impuni».
Le Conseil de la Ltdh se dit profondément préoccupé par la campagne orchestrée contre des figures de la société civile qui ont participé à la révolution du 14 janvier, «une campagne qui s’est élargie pour englober, dans certains cas, leurs familles et leurs enfants».
Le Conseil national fait part de sa solidarité inconditionnelle avec ces figures et leurs familles et condamne vivement ces violations, mettant en garde contre les conséquences de tels actes sur l’avenir de la transition démocratique dans le pays.
Il appelle, à ce propos, à lutter contre de telles pratiques, en usant de tous les moyens juridiques disponibles, à «ouvrir une enquête sur cette dérive dangereuse et à amener les autorités à assumer sa responsabilité de démasquer leurs auteurs et à les juger conformément à la Loi».
Les membres du conseil national de la Ltdh réaffirment leur soutien au peuple libyen dans sa lutte pour la liberté et l’autodétermination et fustigent «le terrible génocide perpétré par les milices et les mercenaires de Kadhafi, contre le peuple libyen». Ils appellent, à cet égard, à «traduire les auteurs de ces crimes contre l’humanité devant la justice libyenne indépendante après le triomphe de sa révolution, mais aussi devant la cour internationale de justice».