L’auteur, éditeur du magazine ‘‘00216’’, brosse une sorte de portrait-robot de l’homme d’Etat dont la Tunisie a vivement besoin aujourd’hui. Cet homme (ou femme) providentiel (le) existe-t-il (elle)? Par Samir Bouzidi
En Tunisie, le nombre de partis politiques augmente de semaine en semaine si bien que l’on en compte déjà près de 50. Au rythme actuel, tout laisse croire que notre pays comptera au moins une centaine de nouveaux partis au soir du 24 juillet prochain, date de l’élection de l’Assemblée constituante.
Certes, on est loin du record mondial des 400 partis de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), mais on peut légitimement se demander si cette pléthore d’acteurs est un indicateur de bonne évolution démocratique! Diversité des partis égale richesse démocratique? Pas si sûr!
Leaders ou entrepreneurs politique?
Rappelons cette évidence: une démocratie digne de ce nom repose sur deux conditions de départ. Et d’abord, un peuple disposé et des hommes politiques aptes à gouverner. Si la révolution a montré que la conscience politique du peuple tunisien n’était pas un rêve, l’émergence d’une classe politique prête et apte à gouverner est loin d’être acquise.
Aujourd’hui, on recense surtout des entrepreneurs de la politique qui, à défaut de programmes, communiquent sur leurs ambitions partisanes. Ceci fait d’eux des chefs de leur parti, mais reste insuffisant pour faire d’eux des leaders politiques et, assurément, presque tous n’ont pas, pour l’instant, la stature d’hommes d’Etat, à même de remplir avec brio des fonctions au sommet de l’État.
Il y a donc péril en la demeure! Entre la fonction de président (et son cabinet), de députés (et leurs cabinets), de ministres (et leurs cabinets), de gouverneurs, de maires…, le pays doit pouvoir compter rapidement sur 5.000 élus aptes au service et une cinquantaine d’hommes d’Etat pour occuper les fonctions suprêmes (président, Premier ministre, président de l’assemblée, ministres…). Pour cette dernière catégorie, les risques de pénurie sont aujourd’hui réels!
Pour vous persuader que les candidats ne sont pas légions, nous vous invitons à appliquer la grille de lecture suivante aux personnalités de votre choix qui composent l’échiquier politique actuel en Tunisie. Et jugez-en vous-mêmes…
Rassembleur
A la différence d’un politicien, l’homme d’Etat s’inscrit en permanence dans l’action et dans la responsabilité face aux grands enjeux de tout un pays et de tout un peuple. Il est naturellement au-dessus des divisions partisanes pour rechercher le seul bien commun et l’intérêt national. Dans le contexte actuel de la Tunisie, il est celui qui fera l’unanimité nationale car il aura trouvé les actes et le discours pour parler à tous les Tunisiens et les rassembler en vue des impératifs de construction.
Exemplaire
S’il veut que son peuple le suive, il doit se montrer exemplaire et servir de «bouclier moral» à l’ensemble de son gouvernement. Dans le contexte tunisien, il doit écarter en permanence tout soupçon de corruption pour lui-même et ses proches, pour ne pas rappeler au peuple des pratiques passées qu’il espère révolues. L’engagement permanent (et opposable) de transparence sur son patrimoine personnel et celui de ses proches est un acte digne d’un homme d’Etat.
Charismatique
Selon Richard Nixon, «le politicien suit le peuple alors que le peuple suit l’homme d’Etat ». Il est dans nos traditions qu’un homme d’Etat s’impose d’abord par sa sagesse et sa capacité à protéger et préserver la nation (image du père). Pour ce faire, il doit procéder en permanence à des arbitrages avisés entre, d’une part, les nécessités d’ordre et de paix sociale, et d’autre part, les impératifs de construction économique et sociale… La maîtrise d’une communication politique moderne, loin de tout populisme et toute démagogie, est incontournable.
Courageux
Qualité par excellence d’un homme d’Etat et d’un responsable politique! Face aux nombreuses contrariétés qui attendent notre pays en construction, il doit montrer sa capacité à résister et prendre ses distances par rapport aux pressions extérieures (lobbies, conjoncture internationale…) ou intérieures (opinion publique…). Qu’il soit au sommet de l’Etat ou député, il sait qu’il tire toute sa légitimité de son élection (et non pas de ses actions). Ce courage politique ne signifie pas pour autant fermeté. Sur ce point, par sa personnalité et sa stratégie, l’homme d’Etat doit s’aménager des ouvertures permanentes avec le peuple.
Volontaire
Les enjeux qui attendent la Tunisie sont considérables. Il faudra éteindre rapidement la pression sociale tout en construisant la Tunisie de demain. Les embuches et les forces contraires ne manqueront pas d’annihiler voire décourager la volonté politique de réformes.
L’homme d’Etat doit s’engager en toute transparence et sans populisme sur une feuille de route claire. Par son action, il doit incarner le dynamisme, l’ambition et la détermination du pays. Par exemple, considérant le marasme de notre tourisme et de notre commerce, il ne doit pas rechigner à s’imposer comme le premier VRP (commercial) du pays à l’étranger.
Lucide et indépendant
Il n’y a pas de bonne politique sans un bon état des lieux préalable. Pour cette phase cruciale de diagnostic et de prise de décision, un homme d’Etat doit savoir s’entourer d’experts indépendants (par rapport aux lobbies…) et fiables.
Néanmoins, il doit prendre garde de ne pas se placer sous influences. Par son cursus et son parcours personnels, il doit avoir les moyens de comprendre directement toute situation et être à même de rendre en toute souveraineté les arbitrages et les décisions optimales.
Est-ce vous voyez, chers lecteurs, dans les offres de service de la scène politique tunisienne actuelle, des hommes (ou des femmes) dotés de toutes ces qualités?
* Les titre et intertitres sont de la rédaction.
Recherche homme d’Etat pour la Tunisie d’aujourd’hui
L’auteur, éditeur du magazine ‘‘00216’’ http://www.tunisiensdumonde.com, brosse une sorte de portrait-robot de l’homme d’Etat dont la Tunisie a vivement besoin aujourd’hui. Cet homme (ou femme) providentiel (le) existe-t-il (elle)? Par Samir Bouzidi
En Tunisie, le nombre de partis politiques augmente de semaine en semaine si bien que l’on en compte déjà près de 50. Au rythme actuel, tout laisse croire que notre pays comptera au moins une centaine de nouveaux partis au soir du 24 juillet prochain, date de l’élection de l’Assemblée constituante.
Certes, on est loin du record mondial des 400 partis de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), mais on peut légitimement se demander si cette pléthore d’acteurs est un indicateur de bonne évolution démocratique! Diversité des partis égale richesse démocratique? Pas si sûr!
Leaders ou entrepreneurs politique?
Rappelons cette évidence: une démocratie digne de ce nom repose sur deux conditions de départ. Et d’abord, un peuple disposé et des hommes politiques aptes à gouverner. Si la révolution a montré que la conscience politique du peuple tunisien n’était pas un rêve, l’émergence d’une classe politique prête et apte à gouverner est loin d’être acquise.
Aujourd’hui, on recense surtout des entrepreneurs de la politique qui, à défaut de programmes, communiquent sur leurs ambitions partisanes. Ceci fait d’eux des chefs de leur parti, mais reste insuffisant pour faire d’eux des leaders politiques et, assurément, presque tous n’ont pas, pour l’instant, la stature d’hommes d’Etat, à même de remplir avec brio des fonctions au sommet de l’État.
Il y a donc péril en la demeure! Entre la fonction de président (et son cabinet), de députés (et leurs cabinets), de ministres (et leurs cabinets), de gouverneurs, de maires…, le pays doit pouvoir compter rapidement sur 5.000 élus aptes au service et une cinquantaine d’hommes d’Etat pour occuper les fonctions suprêmes (président, Premier ministre, président de l’assemblée, ministres…). Pour cette dernière catégorie, les risques de pénurie sont aujourd’hui réels!
Pour vous persuader que les candidats ne sont pas légions, nous vous invitons à appliquer la grille de lecture suivante aux personnalités de votre choix qui composent l’échiquier politique actuel en Tunisie. Et jugez-en vous-mêmes…
Rassembleur
A la différence d’un politicien, l’homme d’Etat s’inscrit en permanence dans l’action et dans la responsabilité face aux grands enjeux de tout un pays et de tout un peuple. Il est naturellement au-dessus des divisions partisanes pour rechercher le seul bien commun et l’intérêt national. Dans le contexte actuel de la Tunisie, il est celui qui fera l’unanimité nationale car il aura trouvé les actes et le discours pour parler à tous les Tunisiens et les rassembler en vue des impératifs de construction.
Exemplaire
S’il veut que son peuple le suive, il doit se montrer exemplaire et servir de «bouclier moral» à l’ensemble de son gouvernement. Dans le contexte tunisien, il doit écarter en permanence tout soupçon de corruption pour lui-même et ses proches, pour ne pas rappeler au peuple des pratiques passées qu’il espère révolues. L’engagement permanent (et opposable) de transparence sur son patrimoine personnel et celui de ses proches est un acte digne d’un homme d’Etat.
Charismatique
Selon Richard Nixon, «le politicien suit le peuple alors que le peuple suit l’homme d’Etat ». Il est dans nos traditions qu’un homme d’Etat s’impose d’abord par sa sagesse et sa capacité à protéger et préserver la nation (image du père). Pour ce faire, il doit procéder en permanence à des arbitrages avisés entre, d’une part, les nécessités d’ordre et de paix sociale, et d’autre part, les impératifs de construction économique et sociale… La maîtrise d’une communication politique moderne, loin de tout populisme et toute démagogie, est incontournable.
Courageux
Qualité par excellence d’un homme d’Etat et d’un responsable politique! Face aux nombreuses contrariétés qui attendent notre pays en construction, il doit montrer sa capacité à résister et prendre ses distances par rapport aux pressions extérieures (lobbies, conjoncture internationale…) ou intérieures (opinion publique…). Qu’il soit au sommet de l’Etat ou député, il sait qu’il tire toute sa légitimité de son élection (et non pas de ses actions). Ce courage politique ne signifie pas pour autant fermeté. Sur ce point, par sa personnalité et sa stratégie, l’homme d’Etat doit s’aménager des ouvertures permanentes avec le peuple.
Volontaire
Les enjeux qui attendent la Tunisie sont considérables. Il faudra éteindre rapidement la pression sociale tout en construisant la Tunisie de demain. Les embuches et les forces contraires ne manqueront pas d’annihiler voire décourager la volonté politique de réformes.
L’homme d’Etat doit s’engager en toute transparence et sans populisme sur une feuille de route claire. Par son action, il doit incarner le dynamisme, l’ambition et la détermination du pays. Par exemple, considérant le marasme de notre tourisme et de notre commerce, il ne doit pas rechigner à s’imposer comme le premier VRP (commercial) du pays à l’étranger.
Lucide et indépendant
Il n’y a pas de bonne politique sans un bon état des lieux préalable. Pour cette phase cruciale de diagnostic et de prise de décision, un homme d’Etat doit savoir s’entourer d’experts indépendants (par rapport aux lobbies…) et fiables.
Néanmoins, il doit prendre garde de ne pas se placer sous influences. Par son cursus et son parcours personnels, il doit avoir les moyens de comprendre directement toute situation et être à même de rendre en toute souveraineté les arbitrages et les décisions optimales.
Est-ce vous voyez, chers lecteurs, dans les offres de service de la scène politique tunisienne actuelle, des hommes (ou des femmes) dotés de toutes ces qualités?
* Les titre et intertitres sont de la rédaction.