Dr Moncef Marzouki, le chef du Congrès pour la république (Cpr) juge impératif de traduire les principaux responsables du régime déchu devant la justice, «car il ne faut pas oublier que des gens sont morts sous la torture».
L’opposant au régime de Ben Ali, qui parlait au cours d’une conférence de presse, samedi, à Tunis, a néanmoins appelé à la mise en place d’une «commission vérité et réconciliation» semblable à celle créée en Afrique du Sud après la fin de l’apartheid, afin de tourner la page de la répression et des abus commis sous le régime Ben Ali. «Les personnes impliquées devront reconnaître leurs forfaits avant de bénéficier du pardon dans un esprit de tolérance», a plaidé ce professeur de médecine, qui se défend d’être un partisan de «la chasse aux sorcières».
Assainissement des corps de la sécurité et de la justice
Pour rompre définitivement avec «le régime dictatorial de Ben Ali» dont il était un farouche détracteur, M. Marzouki, qui envisage de se porter candidat à la présidence le moment venu, a plaidé pour «l’assainissement du corps de la sécurité et de l’appareil judiciaire».
Récemment, le ministre de la Justice au gouvernement de transition a mis à l’écart cinq juges qui avaient condamné des opposants et défenseurs des droits de l’Homme lors de procès qualifiés d’«inéquitables», voire de «scandaleux» par nombre d’organisations non gouvernementales tunisiennes et internationales.