C’est le miracle de la révolution tunisienne. Les extrêmes (extrémistes?) peuvent se rejoindre. Et il ne faut pas chercher à comprendre: la liberté retrouvée autorise toutes les postures et les alliances les plus inattendues. La date de l’élection de l’Assemblée constituante, fixée au 24 juillet, ne laisse point de répit. Il faut chercher l’électeur là où il est: chez les islamistes, les Rcdistes ou ailleurs. L’essentiel c’est d’en être…
Quoi qu’il en soit, Hamma Hammami semble goûter de nouveau aux joies de l’activisme en plein jour après s’être longtemps confiné dans la clandestinité. Son mouvement, le Parti ouvrier communiste tunisien (Poct), qui vient d’être légalisé après 25 ans d’interdiction, compte peser sur la vie politique dans la Tunisie post-Ben Ali. Et il entend en imposer à tous les acteurs de la scène tunisienne, à commencer par le gouvernement.
Lors d’une conférence de presse, mercredi, M. Hammami a suggéré de repousser l’élection de l’Assemblée constituante de juillet à octobre pour permettre aux différentes forces politiques de se préparer convenablement à cette échéance. Il justifie sa proposition par «l’importance des questions que la future assemblée aura à trancher» et la nécessité de «favoriser un climat politique propice».
Depuis la chute du régime de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, le nombre des partis légaux que compte la scène politique tunisienne s’élève à 49, contre neuf auparavant. L’ex-parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd) a été entretemps dissous sur décision de justice.
Les dirigeants du Poct ont, par ailleurs, critiqué le président par intérim et le gouvernement transitoire, les accusant de «porter atteinte à la légitimité» de la révolution tunisienne en refusant tout contrôle sur les mesures et décisions qu’ils prennent.
«La révolution n’est pas terminée en raison des dangers qui la guettent», a mis en garde M. Hammami.
I. B. (avec agences)