Eric Besson, ministre français de l’Industrie, en visite en Tunisie depuis deux jours, a donné vendredi en fin d’après-midi un point de presse à Dar Al Kamila, résidence de France à la Marsa.


Le ministre français de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique a commencé par évoquer ses rencontres avec les ministres du gouvernement provisoire, les entreprises et des acteurs de la société civile. Il s’est entretenu tout d’abord avec Abdelaziz Rassaâ, ministre de l’Industrie et de la Technologie. L’entretien a porté sur la coopération dans le domaine des énergies renouvelables, l’association de la Tunisie aux travaux de consortium Medgrid pour le développement des interconnexions électriques en Méditerranée, le lancement de l’action «Passeport pour l’économie numérique» qui vise à développer les nouvelles technologies de l’information par les petites et très petites entreprises, et qui ne coûte pas très cher.

Pour le développement dans les régions
«Nous avons évoqué les priorités des deux pays. Comme le secteur énergétique et le plan solaire. Hier, j’ai passé un agréable moment avec les blogueurs qui ont fait la révolution. C’était extrêmement instructif pour moi en tant que ministre de l’Economie numérique et très agréable à titre personnel», a dit M. Besson. Entre-temps, le ministre français s’est aussi entretenu avec Slim Aloulou, l’informaticien-web designer emprisonné par Ben Ali lors de la révolution et devenu ensuite secrétaire d’Etat à la Jeunesse.   



Lors de sa rencontre avec Abderrazak Zouari, ministre du Développement régional, M. Besson a évoqué la réduction des inégalités territoriales de développement entre les régions rurales de l’intérieur et la côte. Il a ensuite visité Telnet, une société d’ingénierie qui fait travailler 500 salariés et qui a ouvert en 2004 sa filiale en France. Le ministre français a parlé aussi de la création du laboratoire conjoint Telnet/Cea qui va constituer le socle du projet euro-méditerranéen.
La journée du vendredi a été consacrée à la région de l’ouest. A Beja, M. Besson a parlé des infrastructures énergétiques pour le développement économique. Au Kef, un déjeuner-débat avec le gouverneur et des discussions autour des projets dans les secteurs industriel, agricole et éducatif.
Le responsable français n’a pas caché son enthousiasme et il croit en l’avenir des Tunisiens qui ont changé leur destin. «En tout cas, je repartirai plus optimiste qu’en arrivant. Vous avez des ministres de grande qualité. Ils savent qu’ils ont une mission limitée dans le temps, mais ils sont remarquables et ils sont dévoués. Je veux profiter ici pour leur rendre hommage», a-t-il souligné.

Pas de rapport dominant- dominé
Le champ du travail entre Français et Tunisiens n’est pas fait uniquement de roses. Il y a plusieurs questions qui se posent de part et d’autres. «On n’a pas de rapport dominant-dominé. Mais depuis des années, on ressent une fraternité et un peu de culpabilité due au passé du protectorat. Tournons-nous vers l’avenir, le peuple tunisien, j’espère qu’il va être une grande démocratie. Quand la Tunisie va bien, la France va bien aussi», a expliqué M. Besson. Il a évoqué ensuite la situation des entreprises françaises en Tunisie. A ce propos, il a dit que «la France souhaite que ces entreprises restent et qu’elles se développent.»
«Quant à l’augmentation des salaires dans les entreprises françaises en Tunisie, la question revient aux concernés, c’est-à-dire les investisseurs, le gouvernement et les ouvriers représentés par leur syndicat», a conclu le responsable français.

Zohra Abid