La contribution des Tunisiens résidents au Canada sont fiers d’avoir poussé le gouvernement de leur pays d’accueil à promulguer une loi pour geler les avoirs des dirigeants étrangers corrompus. Sarra Guerchani, correspondante au Canada.
Le gouvernement du Canada s’est enfin décidé, le 23 mars, à faire passer la «Loi sur le blocage des biens de dirigeants étrangers corrompus» (la Bbdec), très attendue par la diaspora tunisienne.
En effet, les manifestations répétées, depuis plus de deux mois, dans tout le Canada, pour demander au gouvernement de Steven Harper, Premier ministre du pays, à geler les avoirs de Belhassan Trabelsi, Sakhr El Matri et le reste de la famille Ben Ali, ainsi que les différentes pétitions présentées devant le parlement et diffusées sur les réseaux sociaux, semblent avoir porté également leurs fruits.
La Bbdec, entrée en vigueur mercredi dernier, concerne tous les biens appartenant aux dirigeants étrangers corrompus ainsi que tous leurs associés. Le 24 mars un avis a été affiché pour les «banques canadiennes, de même qu’aux banques étrangères autorisées, aux sociétés de fiducie et de prêt, aux sociétés coopératives de crédit, aux sociétés d’assurance-vie, aux sociétés d’assurances multirisques et aux sociétés de secours mutuels (collectivement désignées par le terme institutions financières fédérales)», comme stipule l’article.
Les établissements cités ci-dessus ont donc aujourd’hui obligation de contrôler régulièrement la liste de leurs clients afin d’y retrouver «des noms d’étrangers politiquement vulnérables désignés par le Règlement.» Ils sont dans l’obligation de geler les biens et les avoirs des personnes appartenant directement ou indirectement à un dictateur ou à l’un des membres de sa famille. Ils doivent également le signaler immédiatement à la Gendarmerie royale du Canada (Grc).
Les Tunisiens de Montréal sont très fiers d’avoir pu contribuer à changer le cours des choses. Lorsque le sujet est abordé, c’est souvent la phrase suivante que l’on entend: «Nous pouvons être fiers, en tant que Tunisiens résidents au Canada, d’avoir laissé une trace dans l’histoire du droit canadien. Cela à pris du temps, mais on saura toujours que c’est grâce à nous, Tunisiens du Canada, que les choses ont changé dans cet Etat de droit!»