Lors d’un meeting, dimanche à Sidi Bouzid, Rached Ghannouchi, leader du mouvement islamiste Ennahdha, a appelé à ne pas couvrir les responsables corrompus.
Selon l’agence publique Tap, le leader islamiste qui était, dimanche, en visite à Sidi Bouzid pour inaugurer un nouveau siège du parti dans la région, n’a pas laissé passer l’occasion sans souligner la lenteur de la justice quant au jugement des figures de l’ancien régime. Il a notamment appelé à ne pas couvrir les criminels, à ouvrir les dossiers de corruption et de malversation et «à poursuivre légalement les responsables de ces pratiques dont principalement le président déchu», tout en faisant la distinction entre «justice et vengeance».
Rached Ghannouchi a mis en garde contre les tentatives de récupération des questions essentielles comme l’emploi et le développement dans les régions défavorisées. «Le prochain gouvernement doit comprendre le message du peuple avant qu’il ne soit trop tard», a-t-il soutenu, ajoutant qu’il doit «se débarrasser des vestiges de l’oppression, dont notamment des lois comme celles interdisant le port du voile ou celles relatives aux mosquées».
Le leader du mouvement Ennahdha a mis aussi en lumière l’importance, pour les partis politiques, les associations caritatives et les syndicats, d’assumer leur rôle dans le développement des régions les plus démunies. Et de souligner que la révolution tunisienne pacifique est un acquis à préserver. Il a appelé à faire montre de solidarité et de cohésion «alors qu’existent encore, dans le pays, des institutions de répression comme la police politique».
Il a enfin mis l’accent sur l’attachement de son parti à l’édification d’une économie solide, basée sur les compétences nationales et sur les nouvelles technologies, une économie qui réalise l’équilibre entre les régions et assure l’emploi, a-t-il conclu.