«Le jugement des dictateurs ne relève pas de la vengeance mais de la nécessité de mettre fin aux pratiques dictatoriales», a affirmé le Tunisien Béchir Lamine, représentant de l’Unesco en Haïti.


Le diplomate, qui parlait au cours d’une journée de réflexion organisée par la Fondation Connaissance et Liberté (Fokal), le 26 mars, à Haïti, autour du thème: «Dictatures, pratiques et résistances», a expliqué qu’«un procès en justice est nécessaire non pas dans un esprit de vengeance mais en vue de barrer la route à une éventuelle [réinstallation de la] dictature». «C’est pour l’avenir et non pour le passé qu’on doit appeler en jugement», précise-t-il.
«Le diplomate présentait les différents facteurs qui ont amené récemment au chambardement du pouvoir dictatorial de Ben Ali en Tunisie, après 23 ans de pillages et de détournement de fonds», ont écrit nos confrères d’‘‘AlterPresse’’ dans un compte rendu titré ‘‘Haïti-Tunisie : Pourquoi juger les dictateurs?’’. Et d’ajouter: «Au cours de sa conférence, Lamine a mis l’accent sur des principes comme la paix, la tolérance, l’expression de soi ou la coexistence qui, selon lui, doivent être pris en exemple dans le cadre des batailles pour la démocratie.»
Il convient de rappeler qu’Haïti avait subi lui aussi, 29 ans durant, la dictature de Jean-Claude Duvalier (1957-1986), qui est revenu dans le pays le 16 janvier dernier après 25 ans d’exil en France. Une procédure judiciaire a été initiée contre lui pour crimes contre l’humanité et détournement de fonds.
C’est tout le bien que les Tunisiens souhaitent à leur ex-despote, Zine El Abidine Ben Ali, les membres de son clan et ses innombrables serviteurs zélés au sein de l’administration publique et de la société civile.