Le ministre français de la Culture effectuera les 2 et 3 avril une visite officielle en Tunisie. Pour faire oublier sa gaffe du 9 janvier dernier quand il a défendu son ami… Ben Ali.


Comme Michèle Alliot-Marie, l’ex-ministre des Affaires étrangères, qui a soutenu le président déchu jusqu’à la dernière seconde de son règne, son collègue de la Culture Frédéric Mitterrand n’avait pas vu venir lui aussi.
Ainsi, le 9 janvier, alors que l’ex-président faisait tirer sur son peuple, M. Mitterrand a fait preuve de complaisance – el mot est faible – envers le dictateur en déclarant que le fait de qualifier Ben Ali de mafieux est «tout à fait exagéré». Cette prise de position n’a pas été appréciée par les Tunisiens.
Deux petites semaines plus tard, après la fuite de l’ex-président, et comme pour se racheter, le ministre français de la Culture a publié une lettre ouverte dans un hebdomadaire tunisien où il a exprimé son regret et dit qu’il aime et admire le peuple tunisien.
Les Tunisiens oublieront-ils de sitôt l’offense qui leur a été faite par M. Mitterrand? Accueilleront-ils le ministre français de la Culture avec des bouquets de jasmin? La mission s’annonce très délicate. Selon le journal ‘‘Le Monde’’ qui a annoncé la visite, «une fois rendue publique, la nouvelle va sans doute provoquer une certaine ébullition à Tunis».