Ben Ali, qui disposait d’un appareil sophistiqué d’interception du courrier et de contrôle du téléphone et d’Internet, avait prévu de renforcer ce système par l’achat de nouveaux équipements en 2011.
C’est ce qu’affirment notre confrère Jean-Pierre Séréni du ‘‘Monde diplomatique’’. L’ancien dictateur, qui traquait la liberté d’expression jusque dans les maisons particulières, avait prévu, dans le cadre de la Loi de finances 2011, , adoptée en décembre dernier, quelques semaines avant sa fuite, d’acquérir à l’étranger une installation d’une valeur de 126 millions de dinars tunisiens (65 millions d’euros). «Le projet était financé par un prêt étranger et le fournisseur n’était pas nommé», écrit Séréni.
L’auteur rappelle un épisode remontant au milieu des années 1980 et qui démontre la redoutable efficacité, dès cette époque, des équipements d’écoute dont disposait le système sécuritaire tunisien. Eric Rouleau, ancien journaliste du ‘‘Monde’’ nommé ambassadeur de France à Tunis par feu François Mitterrand, raconte que Ben Ali, alors ministre de l’Intérieur, lui avait lu «presque mot pour mot, des télégrammes confidentiels adressés [par le diplomate à son ministre des Affaires étrangères] au Quai d’Orsay…»