Le président français et le chef du gouvernement italien aborderont au cours de ce sommet, dont la date n’a pas été indiquée, les questions nées de l’afflux d’immigrés depuis le début de l’année, essentiellement en provenance de Tunisie.
Les ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de l’Économie des deux pays participeront aussi à cette réunion. La participation des ministres de l’Economie des deux pays à ce sommet indique la volonté du président français et du chef de gouvernement italien de s’attaquer également aux causes profondes du problème de l’immigration, à savoir le chômage qui touche une bonne partie des jeunes, non seulement en Tunisie, mais dans toute la région sud-méditerranéenne. La solution sécuritaire n’étant pas suffisante pour endiguer les flux des migrants du sud vers le nord.
Ce sommet franco-italien sur l’immigration a été décidé au cours d’un appel téléphonique passé à l’initiative de Nicolas Sarkozy, qui apparaît comme une nouvelle tentative française d’éviter les tensions avec l’Italie. Le Premier ministre François Fillon avait déjà assuré samedi, dans un entretien au ‘‘Corriere della Sera’’, que la France était «totalement solidaire de l’Italie en ce qui concerne les ondes migratoires provoquées par les révolutions dans le sud de la Méditerranée».
Alors que l’Italie accuse régulièrement l’Union européenne (UE) de l’avoir abandonnée dans sa lutte contre l’immigration clandestine, Bruxelles a pointé cette semaine la responsabilité de la France, qui a renforcé ses contrôles dans les Alpes-Maritimes (sud-est du pays). Une quarantaine de clandestins tunisiens sont interceptés chaque jour et renvoyés à Vintimille, en Italie. La commissaire européenne en charge de l’Immigration, Cécilia Malmström, juge ces contrôles «systématiques» et les voudrait «épisodiques».
Un gouvernement tunisien «non élu et faible»
Samedi, le ministre de l’Intérieur français a invité Bruxelles à prendre ses responsabilités. «Le gouvernement attend, comme beaucoup d’autres en Europe, des propositions et une action vigoureuse de la part de la Commission», a répondu Claude Guéant dans une lettre à Cécilia Malmström. D'après lui, «les réadmissions d’étrangers en situation irrégulière […] sont naturellement parfaitement conformes au droit communautaire».
Si le dialogue devrait reprendre avec la France, les relations de l’Italie se tendent avec la Tunisie. Silvio Berlusconi, qui se rend aujourd’hui à Tunis, a dit vouloir s’assurer «qu’un gouvernement non élu et faible réussira à s’imposer» dans la lutte contre l’immigration. Les Italiens accusent en effet les autorités tunisiennes de ne pas respecter les accords sur la réadmission de leurs citoyens arrivés clandestinement en Italie et de ne pratiquement rien faire pour empêcher de nouveaux départs.
Plus de 22.000 immigrés sont arrivés sur le territoire italien depuis le début de l’année. Dimanche, ils étaient plus de 300 à débarquer sur l’île de Lampedusa et à attendre leur évacuation vers d’autres villes italiennes. Face à cette situation, l’Italie envisage l’ouverture de centres d’accueil spécifiques près des frontières pour les migrants, voulant se rendre en France ou Allemagne et la délivrance de permis de séjour leur permettant de circuler librement en Europe.
Source: agences.