Va-t-on bientôt mettre des noms et des visages sur les fameux «snipers», ces tireurs d’élite postés sur les toits des immeubles qui tiraient sur les manifestants pendant la révolution?


Les familles des victimes n’ont cessé de demander aux autorités de faire la vérité sur cette histoire, l’une des plus sombres et mystérieuses des événements qui ont secoué notre pays avant et après la chute de l’ex-président.
Les autorités, qui ont longtemps fait la sourde oreille, se sont-elles enfin décidées à démasquer et à sanctionner les coupables? On pourrait l’espérer puisque l’agence officielle Tap a rapporté, jeudi, que les tribunaux tunisiens ont été saisis de 192 affaires d’assassinat de tunisiens par des «snipers».
«Plusieurs agents de sécurité ont été arrêtés alors que d’autres font l’objet d’un mandat d’amener», a affirmé l’agence officielle en se référant à «une source judiciaire». Selon la Tap, l’enquête se poursuit pour identifier d’autres suspects.
Cette annonce intervient deux jours après l’interpellation du Premier ministre du gouvernement transitoire, Béji Caïd Essebsi, devant l’Instance supérieure chargée de la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, par une femme membre de cette commission le conjurant de faire la lumière sur le meurtre de son frère par un sniper à Tunis. Il lui a promis de s’en occuper «personnellement» pour que «justice soit faite».  
Sur les plus de 200 morts recensés, un grand nombre est attribué à l’appareil policier du président déchu.