La veille de la tenue de leur congrès extraordinaire électif, le 9 avril, les membres de l’Organisation tunisienne des mères (Otm) se chamaillent entre elles. Ambiance…


D’un côté, il y a les fidèles de Saïda Agrebi, la très controversée ex-présidente de la défunte Association tunisienne des mères (Atm), rebaptisée, depuis quelques jours, l’Organisation tunisienne des mères (Otm). Elles sont revenues sur scène, toutes griffes dehors, pour tenter de forcer le destin et faire revenir aux commandes leur ancienne cheffe, aujourd’hui en prison. De l’autre, il y a les mères qui essaient de sauver ce qui reste à sauver dans la maison d’El Manar II, c’est-à-dire les meubles, les murs et un peu de dignité. Entre les deux clans, il y a tension, voire des plaintes auprès des tribunaux.

Le fantôme de Saïda Agrebi hante les lieux
Voilà à quoi ressemble l’ambiance chez les mères après le départ de Saïda Agrebi (est-elle en état d’arrestation ou seulement en résidence surveillée?) et avant le congrès électif du 9 avril.
Pour Rafika Khouini, qui dirige provisoirement l’Otm, les partisanes de Saïda Agrebi sont «dingues». Elles croient que leur cheffe peut reprendre en main l’Otm, comme si de rien n’était, comme s’il n’y a pas eu de révolution. «Nous n’avons pas à céder et le congrès exceptionnel électif aura lieu. Il se tiendra à la date prévue, afin d’éradiquer complètement les méthodes de l’ancienne présidente, qui a gangrené, par le pouvoir absolu, l’association qui n’avait plus de société civile que le nom!», dit Mme Khouini. Elle ajoute que Saïda Agrebi ne semble pas avoir compris qu’une page a été tournée définitivement et qu’il n’est plus possible de revenir en arrière. Car la révolution du 14-Janvier a mis fin aux vieilles pratiques ambiguës et illégales que permettait la dictature. «Néanmoins, Saïda Agrebi continue à envoyer ses sbires pour menacer l’équipe qui a pu, enfin, s’exprimer librement et servir honorablement les mères de Tunisie», affirme Mme Khouini. Que cherchent exactement ces femmes? Réponse de Mme Khouini: «La milice de Mme Agrebi cherche par tous moyens de décourager les ‘‘atémistes’’ (appelées désormais ‘‘otémistes’’, ndlr) d’assister au congrès».

Sur la voie de la transparence et de la crédibilité
Pour Mme Khouini, les véritables mères de la nation, qui ont enfin retrouvé leur dignité, seront présentes le 9 avril à leur congrès pour sauver leur dignité ébréchée et confisquée par leur ancienne «marraine». Et pour signifier que le temps de Agrebi est révolu. C’est de l’histoire ancienne, comme celui de tout le clan de Ben Ali et ses serviteurs zélés. «Le 9 avril est une date historique. Elle sera l’occasion de rendre hommage aux martyrs de la révolution et de propulser  la nouvelle organisation sur la voie de la transparence et de la crédibilité. Que les congressistes qui croient en la révolution du 14-Janvier viennent l’exprimer de vive voix», conclut-elle, en guise d’invitation.

Z. A.