Un mandat de dépôt a été émis vendredi à l’encontre de l’ancien directeur général de la douane et ex-ministre éphémère du Commerce Slimane Ourak, a annoncé l’agence de presse officielle Tap.


L’agence, qui cite une «source judiciaire» relevant du ministère de la Justice, ne précise pas les chefs d’accusations retenus contre le prévenu.

Un homme au service de la smala

M. Ourak, 56 ans, a dirigé de main ferme les rouages de la douane de 2004 à 2010, période au cours de laquelle le clan de Leïla Trabelsi, la deuxième épouse de l’ex-président Ben Ali, importait sans aucun contrôle et sans payer de taxes douanières toutes sortes de produits.
Les Trabelsi ont des années durant inondé le marché local de matériels et denrées asiatiques, portant un grand préjudice à l’économie nationale. Le marché parallèle géré par les Trabelsi réalisait, selon certains experts, plus de 20% des activités commerciales du pays.  
Comme pour le récompenser pour les services rendus à son clan prédateur, le président déchu avait promu M. Ourak ministre du Commerce fin décembre – un poste qu'il n’a occupé que pendant deux semaines puisque le régime est tombé le 14 janvier.
Slimane Ourak est la sixième haute personnalité du régime déchu placée sous les verrous. Il a été précédé par le général Ali Sériati, ancien chef de la garde présidentielle, Rafik Belhaj Kacem, ministre de l'Intérieur, Abdelaziz Ben Dhia, porte-parole officiel de la présidence, Abdelwahab Abdallah, conseiller politique de Ben Ali, et Abdallah Kallel, ex-ministre de l'Intérieur et président du Sénat.
Par ailleurs, la Tap fait état d’une mesure judiciaire portant «interdiction de voyage à toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption et aux proches du président déchu, ministres et conseillers».
Cette mesure préventive entre en vigueur «dans l’attente des décisions qui seront prises à leur sujet par le juge d’instruction», ajoute l'agence, qui ne mentionne pas les noms des personnes visées.
Au lendemain de la fuite de Ben Ali en Arabie Saoudite, le ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi avait fait état d’une liste de plus de 50 personnes du clan Ben Ali/Trabelsi faisant l’objet de poursuites judiciaires.

Source : agences.