Skander VogtQu’est-ce qui se passe en Suisse ? Le pays des droits de l’homme et du droit humanitaire, souvent si prompt à faire la leçon aux pays qui ne respectent pas ces droits, est-il aux prises avec une vague d’islamophobie et de racisme anti-arabe et anti-maghrébin ? Walid et Skander, deux citoyens d’origine tunisienne viennent d’en avoir la preuve à leurs dépens à quelques semaines d’intervalle. Récits de deux bavures préméditées…

 

Walid, un Français d’origine tunisienne, établi depuis neuf ans dans le canton de Genève, se fait malmener par la police suite à un contrôle qui tourne mal devant la gare de Neuchâtel. Plaqué au sol, rudoyé, menotté, transféré au poste de police, puis fouillé, déshabillé, avant d’être relâché. Son costume tunisien aurait-il été la cause de ce qu’il qualifie de bavure. Walid le pense : «J’ai été battu pour ma djellaba et ma chéchia!», déclare-t-il au quotidien suisse ‘‘Le Matin’’, du 24 avril dernier.
Le même journal rapportait, le 8 mars , qu’un autre Tunisien, Skander Vogt, 30 ans, emprisonné dans le pénitencier de Bochuz, dans le canton de Vaud, en Suisse romande, a mis le feu à son matelas, mais les gardiens ne sont intervenus – sciemment – qu’au bout d’une heure et demie. Il était déjà mort.
Des enregistrements sonores révèlent leur total mépris à l’égard du prisonnier. «Il peut crever, de toute façon ça fait cinquante minutes qu’il respire la fumée», raconte au téléphone un gardien du pénitencier. Son interlocuteur, un policier, répond, manifestement sourire aux lèvres: «Ça lui fait du bien». Puis prononce, très distinctement, le mot de «connard».
Les parents Skander Vogt, Naser Hoti (40 ans), sa femme (34 ans) et la sœur du détenu sont persuadés que la mort de Skander est un homicide. Ils ont déjà déposé une plainte pénale pour homicide par négligence.

Yüsra M.