«L’initiative citoyenne» a lancé au cours d’un meeting, dimanche, au Palais des Congrès à Tunis, «la Charte citoyenne», visant à consacrer les principes de la citoyenneté et de la démocratie.


Ce document consensuel adressé au peuple tunisien pourrait servir de base à l’assemblée constituante, qui sera élue le 24 juillet prochain, pour élaborer la nouvelle constitution.
Fadhel Moussa, doyen de la Faculté des sciences politiques et juridiques à Tunis et l’un des initiateurs de l’Initiative citoyenne, a souligné que celle-ci a été lancée après un long débat couronné par l’accord et la signature milliers de personnes représentant les différentes parties de la société civile, toutes les catégories sociales, tous les âges et toutes les régions du pays.
Il a précisé que l’Initiative citoyenne est totalement indépendante. Elle n’est pas un parti politique, ni une association, «c’est plutôt un groupe de personnes qui représentent les différentes composantes de la société civile», a-t-il expliqué.
M. Moussa a fait remarquer que l’Initiative dont l’objectif principal est l’intérêt de la Tunisie est ouverte aux différentes catégories sociales indiquant qu’elle soutient le choix de la Tunisie moderne et progressiste attachée à la citoyenneté et à la modernité.
Présentant «la charte citoyenne», M. Moussa a souligné que ce consensus revêt un caractère moral qui pourrait refléter les ambitions et les aspirations d’une grande partie du peuple tunisien étant donné qu’il associe les principes de la citoyenneté à ceux de la démocratie. Il a indiqué que la signature de cette charte par les partis politiques signifie leur engagement dans ce consensus.
La charte est disponible sur le réseau Internet et elle a été distribuée dans les différentes régions du pays ainsi qu’à l'étranger pour permettre à tous les Tunisiens de prendre connaissance de son contenu et d’y adhérer s’ils en sont convaincus.

Les 16 points de «La charte citoyenne»
1/ L’affirmation que la Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain; sa religion est l’islam, sa langue l’arabe et son régime la République.
2/ La sauvegarde du caractère civil de l’Etat tunisien.
3/ L’assurance que l’islam se soustrait à toute instrumentalisation idéologique et politique.
4/ La séparation des pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire et la garantie de leur équilibre.
5/ L’indépendance et la neutralité totales de la justice.
6/ La reconnaissance de l’alternance pacifique au pouvoir par des élections régulières, libres démocratiques et transparentes.
7/ Le rejet de toute forme de violence dans les relations entre le pouvoir et les citoyens et entre les citoyens.
8/ L’égalité dans la citoyenneté et dans les droits économiques, sociaux, politiques et culturels de tous les Tunisiens et Tunisiennes, sans aucune discrimination.
9/ La reconnaissance explicite de l’éligibilité de tous les Tunisiens et de toutes les Tunisiennes à l’exercice de toutes les responsabilités, y compris celle de la présidence de la République.
10/ La garantie de tous les droits individuels et leur caractère inaliénable.
11/ La préservation des acquis de la femme et leur consolidation par la consécration de l’égalité universelle.
12/ La reconnaissance et la garantie de la liberté de conscience, de conviction, de pensée, d’expression, d’information, de réunion, d’association et de circulation.
13/ La garantie de toutes les protections juridiques assurant l’intégrité et la dignité de la personne.
14/ La reconnaissance du principe du droit de tous, hommes et femmes, au travail, à la santé, à l’éducation et au logement.
15/ Le respect du droit de la propriété privée et l’établissement d’un régime fiscal juste et équitable.
16/ La reconnaissance et la protection du droit de toutes les régions à un développement équitable et au droit de tous à un environnement sain.