Cette décision a été prise alors que le pays de Kadhafi est à feu et à sang et que les Libyens sont en train de quitter leur pays pour éviter les affres de la guerre. Quel sens donner à cette décision pour le moins intempestive? Les autorités libyennes, après avoir alimenté, au début de la guerre civile, la chasse aux Tunisiens, présentés comme des agents de puissances étrangères cherchant à déstabiliser leur pays, livrant même quelques uns au lynchage des foules déchaînées, cherchent-ils aujourd’hui à améliorer leurs relations avec leurs voisins du nord?
Les Tunisiens, qui connaissent bien la volatilité et l’inconséquence des autorités de Tripoli, se montrent, en tout cas, très circonspects. Aussi, et en dépit de l’entrée en vigueur de la mesure libyenne vendredi 8 avril, le mouvement de passage des Tunisiens vers la Libye est loin d’avoir repris son rythme initial avant le déclenchement de la crise dans ce pays. Pour preuve: seulement 4 ressortissants tunisiens ont accédé au territoire libyen durant la journée de samedi.
Dans des entretiens avec l’agence officielle Tap, certains commerçants, parmi ceux qui considèrent la Libye comme étant une destination privilégiée pour dynamiser leurs activités commerciales, n’ont pas écarté l’éventualité d’une prochaine reprise de leur activité initiale, indiquant qu’ils suivent de manière attentive l’actualité de la scène libyenne.
Si la situation perdure encore, ont-ils souligné à l’agence, ils seront contraints à reprendre leurs activités, en dépit des difficultés et des dangers auxquels ils sont confrontés.
I. B.