Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tunis a procédé, mardi 12 avril, à l’interrogatoire de l’ancien ministre, Zouheir M’dhaffar, indique une source judiciaire.


Le juge a décidé de maintenir le prévenu en liberté, en attendant la clôture l’enquête.
M. M’dhaffar avait été nommé, le 14 janvier, ministre des domaines de l’Etat et des Affaires foncières dans le premier gouvernement post-Ben Ali, mais il a dû démissionner, six jours plus tard, après que des voix aient demandé le départ de tous les ministres issus du Rcd, l’ancien parti au pouvoir.
Il avait alors publié la déclaration suivante: «Dans le souci de préserver l’intérêt supérieur de la patrie, étant convaincu du caractère délicat de l’étape et de la nécessité de contribuer à faire sortir le pays de la situation grave dans laquelle il se trouve et à réaliser la transition démocratique pour la Tunisie, et étant persuadé que l’intérêt du pays doit être placé au-dessus de toute autre considération, j’annonce ma démission du gouvernement d’union nationale»
Cet ancien enseigné le droit constitutionnel et les sciences politiques à l’Université tunisienne a intégré le Rcd au lendemain de l’accession de Ben Ali à la magistrature suprême. De 1989 à 1992, il a été secrétaire permanent chargé des études et de la formation au Rcd. De 1992 à 1995, il a présidé le Conseil constitutionnel. De 1995 à 1999, il a été directeur du Centre des recherches et de la formation au Rcd, puis de 1999 à 2004, directeur général de l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites). En novembre 2004, il a été nommé ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique et du Développement administratif, poste qu’il a occupé jusqu’à la chute de Ben Ali.
Membre du comité central du Rcd depuis 1998, M. M’dhaffar a longtemps été considéré comme l’un des idéologues de ce parti et un fervent défenseur du système de Ben Ali.