La Commission d’investigation sur la corruption et la malversation vient, en effet, de retrouver 57 pièces archéologiques de l’époque punique et romaine au palais de Sidi Dhrif, résidence personnelle du président déchu. Selon un communiqué rendu public, jeudi, ces pièces ont été remises aux représentants du ministère de la Culture.
La commission a également retrouvé tout un pavillon médical équipé ainsi qu’une importante quantité de médicaments. Ce centre hospitalier privé permettait au président déchu de soigner son cancer de la prostate et autres bobos sans devoir se déplacer dans un hôpital tunisien!
Les stocks de médicaments ont été remis aux services médicaux relevant du ministère de la Défense nationale.
Lors de leur visite au palais de Sidi Dhrif, les membres de la commission étaient accompagnés, selon la même source, de deux huissiers notaires, de représentants du ministère de la Culture et de celui de la Défense nationale, ainsi que de responsables de la Garde présidentielle. L’administrateur judiciaire des biens du président déchu était aussi présent. Des procès verbaux ont été établis par les deux huissiers notaires de justice. L’opération a été entièrement filmée. On ne sait jamais!
Petite histoire du palais de Sidi Dhrif
Dans son ouvrage ‘‘Ben Ali le ripou’’, Béchir Turki lève le voile sur les circonstances de la construction du palais de Sidi Dhrif érigé sur le flanc de la colline de Sidi Bou Saïd. Le terrain appartenait à la Marine Nationale. L’ex-président l’a acquis pour presque rien. Il y a fait construire un château en usant du budget et du personnel de la direction du Génie de l’Armée de Terre.
Avant d’entamer la construction de ce palais, le colonel directeur du Génie à l’époque a donné à Ben Ali un avis technique. «Il l’a prévenu de ce que la colline de Sidi Bou Saïd est d’une instabilité perpétuelle. Tout bâtiment, élevé dessus, surtout s’il est imposant, risque à court terme de se fissurer. Il n’a pas été tenu compte de son conseil, et il s’avèrera par la suite qu’il avait raison», écrit Béchir Turki. Il ajoute: «De grands travaux ont été entrepris pour refaire les canalisations et apporter de grands rajouts en béton. Maintenant, c’est toute la colline qui fait l’objet d’aménagement et d’apport de masse importante en béton. La prise en charge des frais est inscrite sur le budget du ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire. Rien qu’au budget de 2010, on lit à la page 3963 du Journal Officiel du 23 décembre 2009: ‘‘aménagement du versant est de la colline de Sidi Bou Saïd’’ un crédit de cinq millions huit cent soixante sept mille dinars (5.867.000 D).»
Z. A.