Pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre civile en Libye à la mi-février, deux obus sont tombés lundi du côté tunisien de la frontière. L’information rapportée par l’Afp a été aussitôt démentie par la Tap.


Selon l’agence française, citant des sources militaires, deux obus de mortier des forces pro-Kadhafi seraient tombés lundi après-midi du côté tunisien de la frontière avec la Libye dans la zone de Dehiba, dans le grand sud tunisien.
«Quand les deux bombes sont tombées, j’ai entendu (le bruit) et j’ai vu la fumée. Ça a créé la panique. Des petites filles pleuraient», a indiqué à l’Afp une volontaire qui se charge de l’accueil de réfugiés libyens dans un camp à Dehiba, localité frontalière à environ 200 km au sud du principal poste-frontière tuniso-libyen de Ras Jdir. Un autre témoin à Dehiba, interrogé par téléphone depuis Tunis, a confirmé deux impacts sans toutefois préciser la nature des projectiles.
Selon une source militaire, les deux obus ont atteint le territoire tunisien alors que des rebelles anti-Kadhafi tentaient de se réfugier en Tunisie et que les forces loyales à Kadhafi les poursuivaient et leur tiraient dessus depuis des hauteurs avoisinantes. D’après la même source, une personne aurait été tuée par ces tirs, mais elle n’avait pu obtenir confirmation avec certitude de cette information.
Le poste de Dehiba se trouve à environ 30 km de la ville libyenne de Nalout, objet de très violents bombardements des forces pro-Kadhafi depuis quelques jours, tout comme la ville de Yefren. Selon des habitants de cette région, plus de 100 personnes ont été tuées en 48 heures à Nalout et Yefren dans ces bombardements.
L’agence Tap, qui dément la chute d’obus sur le territoire tunisien, souligne, en citant une source sécuritaire tunisienne, que les échanges de tirs et les chutes d’obus ont lieu à l’intérieur du territoire libyen, dans les régions frontalières de Ghezaya et Oum El Far, provoquant la panique parmi la population de Dehiba en territoire tunisien.
Samedi environ 3.000 Libyens ont fui les montagnes de l’ouest de leur pays pour rejoindre la Tunisie, dans les environs de Remada et Dehiba, selon le Haut commissariat de l’Onu aux réfugiés (Hcr).

 

I. B.