Dans un entretien à la chaîne ‘‘France 24’’, le Premier ministre par intérim, Béji Caïd Essebsi, a déclaré être pleinement confiant dans l’avenir de la Tunisie, car «les ingrédients de la démocratie [y] sont réunis».
«S’il y a une chance pour qu’une démocratie s’installe dans un pays du tiers monde, c’est bien en Tunisie», a-t-il affirmé, en affichant un optimisme de bon aloi. «Nous sommes un pays où la population est instruite et où la libération de la femme est avancée. Ainsi, nous sommes mieux préparés que d’autres pour initier un processus démocratique», a-t-il souligné.
«L’ordre est rétabli en grande partie et le problème du tourisme est avant tout psychologique. Les gens s’imaginent qu’après une révolution, il n’est pas bon de se rendre dans le pays. Pour la Tunisie, ils se trompent car il n’y a ni risque ni danger pour les touristes», a expliqué le Premier ministre, qui s’est voulu très rassurant quant aux perspectives de stabilisation et de relance économique en Tunisie.
L’entretien a été réalisé au Palais du Gouvernement de la Kasbah et diffusé à la veille de la visite en Tunisie, aujourd’hui et demain, du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, septième visite d’un membre du gouvernement français depuis la chute du régime de Ben Ali.
Interrogé sur les relations entre la Tunisie et la France qui sont passés par des moments difficiles ces derniers mois, à cause notamment des relations très particulières de Paris avec l’ex-dictateur, M. Caïd Essebsi a répondu: «Il y a toujours dans les relations entre les pays des moments plus difficiles que d’autres. Moi, je regarde toujours vers l’avenir. Ce qu’il y a eu avant mon arrivée ne me regarde pas, c’est du passé».
Les responsables des deux pays doivent cependant régler les différends qui subsistent, notamment en ce qui concerne la maîtrise sur les flux migratoires de Tunisiens en direction de l’Europe, et particulièrement la France.