Il y a deux jours, l’ancien directeur général de la Sûreté nationale a été entendu par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis. Après interrogatoire, un mandat de dépôt a été émis, mercredi, à l’encontre de Mohamed Ali Ganzoui qui rejoint ainsi les rangs des anciens hauts responsables du régime déchu poursuivis par la justice, notamment Abdelwahab Abdallah, Abdallah Kallel, Abdelaaziz Ben Dhia, Mohamed Gueriani et Abderrahim Zouari… D’autres ont été entendus par la justice et laissés en liberté jusqu’à la fin de l’enquête. C’est le cas notamment de Hamed Karoui, Zouhaier Medhaffar et Oussama Romdhani.
Les Tunisiens, qui s’impatientent de voir les anciens collaborateurs de Ben Ali jugés par les tribunaux et sanctionnés pour leurs abus, se demandent: à qui le prochain tour?
Un parfait apparatchik au service de Ben Ali
Mohamed Ali Ganzoui, né le 3 octobre 1944 à Haïdra, a effectué toute sa carrière au sein des services de sécurité tunisiens.
Licencié en sciences économiques de la faculté des sciences politiques et économiques de Tunis, il est également diplômé de l’Ecole nationale supérieure de la police de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or près de Lyon.
Commissaire de police puis chef du district de Tunis dès 1988, il devient directeur général de la sûreté en 1989 puis directeur général des services spéciaux en 1990; il mène à ce titre la lutte contre les islamistes en 1990-1991.
Il est nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la sûreté nationale le 12 janvier 1995, avant d’être démis de ses fonctions à la suite de l’attentat de la ghriba en 2002. Nommé ambassadeur à Damas, il retrouve son poste le 21 novembre 2005, avant d'être à nouveau remplacé le 5 juin 2006. Il est alors envoyé comme ambassadeur de Tunisie à Malte.
Il est accusé par divers opposant politiques d’être le commanditaire de plusieurs actes de torture et de mauvais traitements sur des prisonniers. En 2011, un mandat de dépôt est émis à son encontre sur l’accusation de torture.
Il est marié et père de Razi Ganzoui, ancien animateur sportif sur la chaîne publique Tunis 7 devenu homme d’affaires prospère, mais disparu des écrans depuis la chute de l’ancien régime.