S’exprimant au terme de sa rencontre avec le Premier ministre du gouvernement de transition Béji Caïd Essebsi, l’ancien président du Conseil constitutionnel français a indiqué que l’entretien a permis d’«échanger des considérations d’ordre général sur l’Etat de droit et sur les différents problèmes que pose l’émergence de la démocratie dans un Etat comme la Tunisie, un pays plein de talents et de richesses».
Le conseil étranger doit être très modeste
M. Badinter, qui avait eu l’occasion d’intervenir dans les nouvelles démocraties en Europe de l’Est, dans les Balkans ou encore en Afrique du Sud, a ajouté, à ce propos: «Ce n’est pas aux amis étrangers de se substituer aux Tunisiens, leur destin est entre leurs mains (...) l’expert ou le conseil étranger doit être très modeste».
M. Badinter, qui fut ministre de la Justice sous François Mitterrand, a expliqué qu’il n’est venu en Tunisie «que pour évoquer les difficultés et les éventuelles solutions, et certainement pas pour donner des réponses, qui, elles, se font par le peuple tunisien lui-même».
La période de transition, a-t-il expliqué, ce n’est pas le moment où on prend les décisions qui engagent l’avenir du pays, c’est le moment où on les prépare, la période de travail préliminaire durant laquelle on doit fixer toutes les hypothèses.
«Avant que la Constituante n’arrive, il est nécessaire que les problèmes aient déjà été posés, discutés, et non pas résolus», a-t-il nuancé, précisant que «la réponse viendra par la suite avec l’assemblée élue qui aura la légitimité du peuple».
La transition doit ainsi servir à la préparation d’élections libres, à la confrontation des opinions avec l’assurance de la liberté de communication, et à permettre la participation de chacun, a-t-il conclu.
M. Badinter est en visite en Tunisie pour participer à la conférence internationale sur «la transition démocratique à la lumière des expériences comparées», organisée du 5 au 7 mai par la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis.
Source : Tap.