Après les déclarations de Farhat Rajhi, ancien ministre de l’Intérieur, à propos d’un «coup d’Etat militaire» qui serait en préparation en Tunisie, l’armée nationale a réagi vivement et agité la menace de poursuites judiciaires.


Suite aux dernières déclarations de Farhat Rajhi, ancien ministre de l’Intérieur et actuel président de l’Instance supérieure des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, dans lesquelles il a lancé de graves accusations contre l’armée tunisienne, ciblant, tout particulièrement, l’un de ses membres en la personne du général de corps d’armée, chef d’Etat-major des armées et chef d’Etat major de l’armée de terre, Rachid Ammar, le ministère de la Défense nationale indique dans un communiqué «que ces propos tendancieux ne doivent nullement être pris à la légère et qu’ils représentent un danger d’une extrême gravité pour la révolution du peuple tunisien et pour la sécurité du pays, au présent et à l’avenir».

Ces déclarations préméditées, ajoute le communiqué, «nécessitent un examen approfondi de leurs sous-entendus et visées», une action qui relève uniquement de la compétence de la justice qui prendra son cours normal dans le cadre de son indépendance totale, «afin que l’on puisse distinguer le vrai du faux et qu’aucune partie ne puisse se jouer, à l’avenir, de la sécurité du pays ou contourner les principes de la glorieuse révolution».

Ces supputations et spéculations, ajoute le communiqué, «ne pourront atteindre le moral de l’armée nationale et de sa direction, et ne feront que renforcer sa détermination à poursuivre l’accomplissement de son devoir», en vue de préserver le régime républicain et la révolution de la jeunesse tunisienne.

Le conseil des ministres, réuni vendredi au palais du gouvernement à la Kasbah «a fait part de son étonnement des déclarations infondées de l’ancien ministre de l’Intérieur et qui sont de nature à alimenter les suspicions et les doutes, à provoquer les sensibilités régionalistes et à porter atteinte à l’institution militaire qui bénéficie de la confiance du peuple, pour son rôle dans la protection du pays, des citoyens et du régime républicain».

I. B.