C’est l’un des résultats du sondage réalisé par le cabinet Sigma Conseil sur l’impact des récentes déclarations sur Facebook de Farhat Rajhi sur le «gouvernement de l’ombre» et le «projet de putsch de l’armée».


Interrogés à propos des personnalités en qui ils ont le plus confiance, les personnes sondées ont cité en premier lieu Béji Caïd Essebsi, le Premier ministre du gouvernement provisoire (39,5%) , suivi de Farhat Rajhi, ex-ministre de l’Intérieur (21,9%), Rachid Ammar, général de corps d’armée, chef d’Etat-major des armées et chef d’Etat major de l’armée de terre (20,9%) et, enfin, le faiseur de roi et homme de l’ombre, l’entrepreneur Kamel Eltaief (0,8%). 17% des sondés ont cependant affirmé n’avoir confiance en aucune de ces 4 personnes.  
Par ailleurs, 33,9% des sondés estiment crédibles les déclarations faites mercredi dernier par Farhat Rajhi, contre 33,1% qui ne les trouvent pas crédibles et 32,9% sans opinion. Ce qui traduit l’extrême perplexité de l’opinion tunisienne sur cette question.
En revanche, une majorité de sondés considèrent que les déclarations de M. Rajhi sont contraires à l’intérêt du pays (62,3%), alors que 22% estiment qu’elles sont dans l’intérêt du pays et 15,7% sans avis.
A quel degré êtes-vous d’accord sur le fait que l’armée doit intervenir dans la vie politique? En réponse à cette question, 48,5% se sont dit d’accord (31%) et tout à fait d’accord (17,5), contre 51,5 % pas d’accord (22,3) et pas du tout d’accord (29,2).
Le seul élément du sondage aussi inattendu qu’inquiétant est celui relatif à l’«existence de régions tunisiennes qui œuvreraient dans l’ombre pour mettre le pays sous leur contrôle». Car 74% des sondés ont donné crédit à cette thèse, avancée par M. Rajhi en désignant la région du Sahel, contre 13,7% qui la contredisent et 12,3% sans opinion.
Par ailleurs, 40,8 des personnes interrogées pensent que certains pays arabes ne soutiennent pas la transition démocratique de la Tunisie, contre 36,5% qui ne le pensent pas et 22,7% sans opinion.
Si une majorité des sondés (68,3%) ont déjà entendu parler de Kamel Eltaief, contre 31,7% ne le connaissant pas, peu en revanche lui font confiance (0,8%).
L’enquête, réalisée les 6 et 7 mai sur un échantillon de 504 individus appartenant aux 24 gouvernorats du pays, et avec la méthode d’administration Cati (interviews téléphoniques assistées par ordinateurs), présente un taux d’erreur maximal de 4.36%.

Z. A.