Le vendredi 6 mai, Dr Ben Jaafar a fait un saut d’une journée à Paris et s’est rendu au palais de l’Elysée, pour remettre un courrier au président de la république française où il proteste contre le «traitement indigne» réservé aux migrants tunisiens en France. L’opération, bien préparée, a attiré l’attention de quelques médias dans l’Hexagone et une vidéo de l’événement a circulé sur le web, sans que cela fasse vraiment un buzz. Ce qui a fait dire à certains : Dr Ben Jaafar fait-il sa campagne électorale en France? C’est pour faire taire les mauvaises langues, l’opération française ayant fait Pschiit, que M. Ben Jaafar cherche à souligner l’ancrage régional de son parti.
Dans un communiqué diffusé aujourd’hui, le Fdtl affirme être «de plus en plus proche du citoyen tunisien». La preuve: il a «effectué depuis le 14 janvier plus d’une quinzaine de déplacements dans les différentes régions tunisiennes», de Bizerte à Gafsa, en passant par Tunis, Sousse, Kairouan, Sfax, Sidi Bouzid, Kasserine et Kébili. Une quinzaine de déplacement à l’intérieur du pays en quatre mois, ce n’est certes pas encore ce qu’on peut appeler un… rythme de croisière. Le Fdtl peut sans doute faire mieux. Au cours de ces meetings, son secrétaire général a débattu de «certaines questions relatives à la phase transitoire que traverse notre pays et une projection dans un avenir proche d’une Tunisie libre et démocratique», précise le communiqué.
Le Fdtl annonce que ses dirigeants seront, au cours des prochains jours, un peu partout: Mouldi Riahi animera une conférence-débat à la salle Hamra-Zéphir à La Marsa sur «le mode électoral adopté pour élire l’assemblée constituante», Dr Khelil Zaouia l’Hôtel Sultan à Hammamet à et Dr Mustapha Ben Jaafar au Kef et à Jendouba pour inaugurer les nouveaux bureaux du parti.
Le Fdtl a été créé le 9 avril 1994 par Dr Mustapha Ben Jaafar, un rescapé du Mouvement des démocrates socialistes (Mds) de Ahmed Mestiri, en réponse à l’appel lancé par 200 démocrates, universitaires, syndicalistes et défenseurs des droits de l’homme. Ses principales revendications sous le règne de Ben Ali étaient l’assainissement du climat politique, la révision des textes législatifs, la séparation de l’appareil du parti au pouvoir des rouages de l’état, l’organisation d’élections libres, le rééquilibrage des pouvoirs, l’exercice des libertés fondamentales et le respect des droits de l’homme. Après le 14 janvier, le forum cherche à développer sa présence dans les différentes régions du pays, une manière de rattraper le temps perdu. Il compte déjà une vingtaine de représentations dans les principales villes du pays et s’active à préparer son programme pour les prochaines échéances électorales.
Imed Bahri