L’ancien ministre de l’Intérieur Ahmed Friaa et l’ancien conseiller du président déchu Mongi Safra ont été entendu lundi par le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tunis.


Le juge d’instruction a décidé de laisser les deux anciens collaborateurs de Ben Ali en liberté, en attendant la fin de l'enquête.
Ahmed Friaa a été plusieurs fois placé à la tête de différents ministères, comme ceux de l’Équipement et de l’Habitat, de l’Education ou des Télécommunications. Après une longue traversée du désert, durant les années 2000, il a été nommé le 12 janvier 2011, en pleine révolution tunisienne et deux jours avant la fuite de Ben Ali, ministre de l’Intérieur en remplacement de Rafil Belhaj Kacem. À ce titre, il est nommé, l’avant-veille du départ de Ben Ali, comme une ultime tentative de sortie de crise sachant que la répression des manifestations a causé la mort d’au moins 66 personnes à la date du 13 janvier.
Sa reconduction à ce poste au sein du «gouvernement d’union nationale» conduit par Mohamed Ghannouchi a cristallisé la colère de la population qui a exigé la formation d’un gouvernement excluant les personnalités du Rcd (ancien parti présidentiel) dont Ahmed Friaâ était encore membre. Ce dernier a finalement quitté finalement ce parti le 20 janvier 2011  puis le gouvernement sept jours plus tard. Peu après, il fait partie des fondateurs d'un nouveau parti baptisé Al Watan.
Mongi Safra était, pour sa part, directeur de l’Instiutut supérieur de gestion de Tunis, avant de devenir secrétaire d’Etat à la Recherche scientifique et à la Technologie (1994), puis l’un des principaux conseillers économiques de Ben Ali.