Un programme de préparation des 6 à 7.000 contrôleurs, hommes et femmes, pour les élections du 24 juillet 2011, sera exécuté par des organisations opérant dans le cadre de l’Observatoire national des élections, en cours de mise en place.


Les travaux de la réunion préparatoire arabe autour de la réforme électorale et du contrôle des élections en Tunisie ont démarré, lundi matin. Organisée par l’Institut arabe des droits de l’Homme (Iadh) et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (Ltdh), avec le concours de l’Association libanaise pour le contrôle des élections, cette réunion se déroule avec la participation de personnalités politiques, de juristes et de représentants de la société civile de Tunisie et du monde arabe.

Mettre en place un processus électoral efficient
A l’ouverture des travaux, le président de l’Iadh, Abdelbasset Hassan a indiqué que cette rencontre vise «à proposer des solutions pour la promotion de législations et de politiques, ainsi qu’à aider à l’instauration d’institutions démocratiques fortes qui assurent un contrôle permanent du rendement des autorités et le développement d’une culture de la démocratie et de la citoyenneté, ainsi qu’à rechercher des moyens pour mettre en place un processus électoral efficient».
Il a ajouté que cette manifestation «entre dans le cadre du programme de préparation de contrôleurs, hommes et femmes, pour les élections du 24 juillet 2011, programme qui sera exécuté conjointement avec la Ltdh et toutes les organisations opérant dans le cadre de l’Observatoire national des élections».
Il a relevé que les deux textes importants approuvés par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique vont constituer les documents de travail de cette réunion, en vue de les enrichir avec des propositions pratiques.
Au cours de la première séance des travaux, M. Mehdi Mabrouk, professeur de sociologie, a souligné que le contexte politique actuel a vu la naissance de nombreux partis et associations, ainsi que la dynamisation des activités politiques.
Evoquant le décret-loi sur l’élection de l’assemblée constituante, Hafidha Chékir, membre de la Haute instance, a passé en revue les principaux articles du décret-loi. Elle a insisté sur l’acquis réalisé au profit de la femme tunisienne avec l’instauration du principe de la parité qu’elle considère comme «un appui à la réalisation de la justice sociale».
De son côté, Chafik Sarsar, expert et membre de la Haute instance, a analysé le mode de scrutin choisi, dans le cadre du décret-loi, soulignant que le choix de la proportionnelle renforce la représentation des petits partis au sein de l’assemblée constituante.
La deuxième séance a permis de présenter la commission supérieure indépendante des élections. Me Ayachi Hammami, membre de la Haute instance, a souligné que cette commission rencontre des difficultés, d’autant plus qu’elle fait cette expérience pour la première fois, et qu’elle a un grand rôle à jouer afin que l’opération électorale se déroule dans la transparence et la crédibilité requises et les élections démocratiques soient couronnées de succès.

7.000 contrôleurs du scrutin
Slaheddine Jourchi a expliqué, de son côté, que c’est la première fois que l’opération électorale sort des griffes du ministère de l’Intérieur. Il a ajouté qu’il faut être prudent surtout que la création de la Commission supérieure indépendante pour les élections ne doit pas cacher les défis qui l’attendent, notamment la contrainte du temps dans l’échéance électorale. L’orateur s’est interrogé, à cet effet, sur les méthodes qui seront adoptées pour préparer 6 à 7.000 contrôleurs du scrutin. Il a, dans ce sens, appelé les partis politiques à mieux faire connaître leurs programmes et leurs orientations à l’ensemble du peuple et les journalistes à fournir davantage d’efforts pour expliquer la loi électorale et remplir leur mission, dans la neutralité totale envers les concurrents politiques, mettant en relief le rôle important de l’information dans le succès de l’opération électorale.
Les travaux de la réunion préparatoire doivent durer deux jours, avec la présentation d’expériences comparées dans les processus de réforme électorale, et d’autres de personnes opérant dans le domaine de la surveillance du scrutin, ainsi que l’étude de la proposition d’un plan de formation d’observateurs et de contrôleurs, et les méthodes de coordination entre les composantes de la société civile tunisienne et arabe.