Au cours de sa visite, mardi et mercredi, M. Caïd Essebsi doit être reçu par le président Nicolas Sarkozy. Il aura également des entretiens avec son homologue François Fillon ainsi qu’avec le président du Sénat Gérard Larcher et le maire de Paris Bertrand Delanoë, qui est natif de Bizerte.
Qu’attend la Tunisie du G8
Ce voyage s’inscrit dans le cadre de la préparation de la participation de la Tunisie, pour la première fois, au sommet du G8 qui aura lieu les 26 et 27 mai à Deauville, nord-ouest de la France. M. Caïd Essebsi compte obtenir de la France, présidente du G8, qu’elle soutienne son plan d’action pour relancer l’économie du pays, condition pour la réussite de la transition démocratique. Ce plan tient en quatre points: gouvernance, emploi-formation professionnelle, appui au secteur financier, action sociale et développement des régions défavorisées.
Pour financer ce plan, la Tunisie a besoin d’une aide de 5 milliards de dollars par an, pendant 5 ans. Le Premier ministre a déjà obtenu l’approbation de la Banque mondiale et celle de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton qu’il a reçue récemment à Tunis. Et il espère obtenir celle des autres pays du G8.
Lors d’une visite à Tunis en avril dernier, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé avait assuré que la France plaidera en faveur de l’adoption de «plans d’action» pour aider la Tunisie et l’Egypte à faire face à leurs difficultés économiques et à réussir leur transition démocratique après les soulèvements populaires qui ont fait chuter les régimes totalitaires des présidents Ben Ali, d’abord, et Moubarak, ensuite.
Immigrés tunisiens en France et réfugiés libyens en Tunisie
Le déplacement de M. Caïd Essebsi à Paris a été précédé par une visite à Tunis du ministre français de l’Intérieur Claude Guéant arrivé lundi dans la capitale tunisienne, où il a notamment rencontré le Premier ministre tunisien avant le départ de ce dernier pour Paris. Les deux parties n’ont pas manqué d’aborder, à cette occasion, la situation des immigrés clandestins tunisiens venus en France depuis l’Italie.
«Notre besoin de financement est estimé à deux milliards d’euros», a expliqué Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale, à notre confrère du site ‘‘Lemoci.com’’ qu’il a reçu le 13 mai à Tunis. Depuis la chute de l’ancien régime et les désordres qu’elle a provoquée, plusieurs secteurs ont été affectés, tels que le tourisme et le transport aérien. Le nombre de chômeurs est passé de 490.000 à 700.000 en quatre mois.
Autant dire que sans un appui fort du G8 et, notamment de la France, la Tunisie aura du mal à s’en sortir seule, surtout qu’elle doit aussi supporter les conséquences de la guerre civile en Libye, avec l’afflux de dizaines de milliers de réfugiés dans les régions du sud.
Imed Bahri