Claude Guéant l’a dit clairement et fermement: tous les immigrés clandestins tunisiens entrés en France via l’Italie rentreront au pays, mais dans la dignité.
Une trentaine de minutes d’attente. Un laïus de 10 minutes lu à la va-vite et 20 autres minutes pour répondre aux questions des médias. Pas une minute de plus.
Le ministre français de l’Intérieur s’est montré également pressé d’en finir avec ces milliers d’immigrés clandestins tunisiens qui empêchent le gouvernement français de dormir. C’est chose faite puisqu’il va rentrer avec un accord de coopération sur la sécurité.
Un accord de coopération dans l'immigratiion
Le ministre français de l’Intérieur a été à la fois clair et ferme dans ses déclarations aux médias. «La France a été surprise par la révolution tunisienne. Elle ne s’y attendait pas», a-t-il lancé. Et d’ajouter que son pays se tient aux côtés des Tunisiens qui partagent aujourd’hui les mêmes idéaux que les Français. «La France, gouvernement et peuple, se réjouit de cette révolution de la dignité, de la liberté et de la démocratie», a-t-il dit. Autre fleur aux Tunisiens: «Le président Sarkozy a décidé d’inviter la Tunisie au Sommet des G8 à Deauville dans quelques jours. Il s’agit de mobiliser les pays riches en faveur de la Tunisie», a-t-il précisé.
M. Guéant s’est entretenu avec le Premier ministre Béji Caïd Essebsi, les ministres de la Défense Abdelkarim Zbidi, de l’Intérieur Habib Essid, le Transport (Yassine Brahim) et la Formation (Saïd Aïdi). A tous, il a dit que la France souhaite accompagner la Tunisie dans cette période difficile.
Habib Essid, le ministre de l'intérieur tunisien, en compagnie de son homologue français, Claude Guéant.
L’entretien avec le ministre l’Intérieur a porté, bien sûr, sur la sécurité. Pour éviter les bavures, la France compte sur la police de police et autres instances qui veillent sur la déontologie. «Pas de démocratie et pas de liberté sans la sécurité», a-t-il martelé. Avec le ministre de la Défense, M. Guéant a annoncé qu’il y aura bientôt un centre de formation militaire à Gafsa. Aux autres membres du gouvernement par intérim, il a dit que la France est prête à aider au développement économique de la Tunisie, à la création d’emplois, au développement des régions…
Avec son homologue tunisien, M. Guéant a signé un accord de coopération. De quoi s’agit-il? «La Tunisie doit être coopérative avec la France en ce qui concerne le dossier de l’immigration», a-t-il expliqué. Selon l’hôte de Tunis, même si cela va mettre en colère les Tunisiens, la France s’oppose à ce que des immigrés tunisiens continuent à venir illégalement sur son territoire. Car, une personne en plus en France est aussi une charge sociale de plus, il y a la sécu, l’enseignement… Et de rappeler qu’il y a eu entre la France et la Tunisie un accord pour contenir les flux migratoires, signé en avril 2008, et qui doit tenir. «Notre position est claire: ces immigrés rentreront au pays. Nous le ferons dans la dignité», a prévenu M. Guéant.
Deux mots sur l’Islam en France, Kadhafi et DSK
«La France compte 5 millions de Musulmans dont un million de pratiquants. Il y a pas moins de 4.000 mosquées pour que les Musulmans de France prient dignement et pas dans la rue et perturber la circulation», a dit le ministre de l’Intérieur de Sarkozy.
Interrogé sur le conflit en Libye, M. Guéant a dit: «Il faut trouver aujourd’hui une solution politique». Vous avez discuté avec les Tunisiens sur le sort de Kadhafi? Réponse du ministre français: «Oui, mais je ne peux pas vous dire plus».
Concernant l’affaire DSK, le membre du gouvernement français s’est contenté d’expliquer que si l’inculpation s’avérait fondée et était confirmée, le patron du Fmi serait maintenu en détention.
Z. A.