Il est indispensable de créer un tribunal spécialisé consacré aux crimes de l’ancien régime, afin de soutenir les autres tribunaux, au cours de cette étape, a estimé Me Chawki Tabib.


Le président de la Ligue tunisienne pour la citoyenneté parlait devant une pléiade d’académiciens tunisiens et belges réunis mardi à Tunis pour débattre des mécanismes de transition démocratique, du contrôle du scrutin et de la justice transitionnelle.
Les intervenants ont mis l’accent sur la justice transitionnelle qui vise à révéler les vérités sur les abus commis par le passé, juger leurs auteurs et accorder des réparations aux familles des victimes.
Ils ont, également, souligné la nécessité d’apporter des réformes aux institutions nationales et en particulier l’appareil judiciaire, afin de lui garantir tous les attributs à même de lui permettre de lever le voile sur plusieurs affaires relatives à l’ancien régime.
Ils ont, par ailleurs, insisté sur la nécessité de favoriser la complémentarité entre les acteurs politiques et la société civile pour tracer le contour de la prochaine étape, conformément aux aspirations du peuple tunisien.
Au cours d’une conférence de presse organisée auparavant par la Ligue tunisienne pour la citoyenneté pour présenter ses orientations et faire connaître les activités qu’elle a entreprises en cette période transitoire, son président a insisté sur la nécessité de réhabiliter les valeurs de citoyenneté qui visent à garantir l’égalité entre les Tunisiens aussi bien dans les droits que dans les devoirs, abstraction faite de leur appartenance politique et intellectuelle. Il a, à cet égard, mis en évidence le rôle de l’action associative dans le soutien du projet de transition qui, a-t-il indiqué, «doit être basé sur le principe du respect de la loi».
La multiplication des partis politiques en Tunisie, a relevé M. Tabib, est un bon signe «à condition que ces partis reflètent les aspirations du peuple tunisien et contribue, pleinement, à l’essor que connaît la Tunisie après des années d’apathie politique».
La Ligue tunisienne pour la citoyenneté a obtenu son autorisation légale le 22 avril. Elle veut contribuer à l’enracinement de la culture de citoyenneté auprès de toutes les catégories sociales, de garantir le droit à la différence et de consacrer la dignité humaine, la justice et la liberté.