Le président français s’est entretenu, mercredi à midi, au Palais de l’Elysée, avec Béji Caïd Essebsi. Recevant le Premier ministre du gouvernement de transition, au terme de sa visite officielle à Paris les 17 et 18 mai, le président Sarkozy a précisé que le soutien de la France à la Tunisie concerne tous les domaines notamment économique et social.
«La France sera l’avocate de la Tunisie»
«L'atmosphère» de l’entretien a été «excellente», a-t-on assuré à l’Elysée. Il y a «une volonté très claire du président Sarkozy d’accompagner la Tunisie dans sa transition pour qu’elle réussisse, avec l’idée que la réussite de la Tunisie, c’est aussi celle de la révolution qui a lancé le printemps arabe», a-t-on ajouté.
Alors que la Tunisie, avec l’Egypte, fait partie des invités d’honneur du sommet du G8, Paris entend «associer Tunis à la session consacrée au printemps arabe» de ce sommet, afin de «bien montrer que la communauté internationale apporte un soutien» à la transition vers la démocratie des pays arabes. «La France sera l’avocate de la Tunisie» lors de ce sommet, présidé cette année par la France, qui se tiendra les 26 et 27 mai à Deauville (nord-ouest de la France), a-t-on ajouté de même source.
«Nous allons présenter, dans cette perspective, un très important projet, unique en son genre, qui changera profondément la réalité économique dans le pays», a déclaré, pour sa part, M. Caïd Essebsi. «Nous avons les engagements suffisants du groupe du G8 et le président français sera un défenseur de la Tunisie», a-t-il ajouté, affirmant que «les économistes ont raison», en référence à l’appel lancé par 21 économistes au G8 pour l’adoption d’un plan économique de soutien à la transition démocratique en Tunisie, ainsi qu’un plan économique doté sur cinq à dix ans de 20 à 30 milliards de dollars pour désenclaver les régions intérieures du pays et créer une institution financière spécifique à l'Afrique du Nord
Les moyens de rapprochement entre les sociétés civiles ainsi que l’amélioration des échanges entre les institutions de l’Etat de droit dans les deux pays ont été également examinés au cours de la réunion.
La question de l’immigration
Les deux parties ont évoqué, sur un autre plan, la question des immigrés clandestins tunisiens en France, relevant les possibilités offertes pour traiter cette question dans le cadre de l’ouverture et des valeurs humanitaires. Elles ont exprimé leur volonté de poursuivre le renforcement des relations bilatérales qui «sont extrêmement confiants et extrêmement ouverts».
Lors de l’entretien, «il n’a pas été question d’une visite du président de la République en Tunisie mais cette visite se fera», a-t-on assuré, sans préciser quand.
M. Essebsi a réaffirmé, pour sa part, que les élections en vue d’une assemblée constituante auraient bien lieu le 24 juillet. Auparavant, Le Premier ministre a eu, mercredi matin, deux entretiens avec le maire de Paris, Bertrand Delanoë, et le président du Sénat, Gérard Larcher. Les deux hauts responsables français ont exprimé leur admiration et leur considération au peuple tunisien et à son gouvernement et leur soutien total à la Tunisie dans son action de transition démocratique.
Le jour de son arrivée à Paris, mardi, le Premier ministre avait été reçu par son homologue François Fillon qui avait insisté auprès de lui sur la «nécessité» pour Paris et Tunis de lutter «ensemble contre l’immigration illégale».
I. B. (avec agences).