Contrairement à ce que pensent beaucoup de Tunisiens, les archives de l’Agence tunisienne de communication externe (Atce) n’ont pas été détruites. Elles seraient même accessibles… à certains.
C’est, en tout cas, ce qu’affirment deux confrères français, Nicolas Beau et Arnaud Muller, auteurs de ‘‘Tunis et Paris: les liaisons dangereuses’’, en vente depuis le 20 mai, au éditions Jean-Claude Gawsewitch, à Paris, dans un article publié sur le site ‘‘Les Inrocks’’.
Nicolas Beau et Arnaud Muller se sont même procuré des documents de l’Atce signés d’Oussama Romdhani, ancien directeur général de cette agence, bras armé de l’ex-pouvoir pour organiser des séjours agréables aux politiques et aux journalistes étrangers, et Bochra Malki, haut cadre de cette même agence, donnant des instructions pour l’organisation de séjours à l’œil en Tunisie, en 2006, de Gérard Longuet, alors président du groupe Ump (parti du président Nicolas Sarkozy) au sénat, et actuel ministre de la Défense, et de son ami le journaliste Jean-Marc Sylvestre, et leurs enfants respectifs, dans un hôtel de luxe de Gammarth, The Residence.
M. Romdhani et Mme Malki devraient nous en apprendre davantage sur leurs activités au sein de cette agence, sur les personnalités et les institutions qui ont profité de ses largesses sous le régime de Ben Ali.
Par ailleurs, lorsque des collègues français sont capables de se procurer et de publier des documents officiels de l’Atce, on peut se demander ce qui empêche le parquet tunisien d’exiger l’accès à la totalité des archives de cette agence et de faire son travail d’investigation.
Quand la justice va-t-elle vraiment se mettre au travail pour nettoyer les écuries de Ben Ali?
R. K.