L’ex-président a fait appel à un avocat libanais de renom pour assurer sa défense devant les tribunaux tunisiens et internationaux. «Je ne représente que (l’ex) président», a déclaré Me Akram Azouri, interrogé pour savoir s’il assurait également la défense des proches du chef d’Etat déchu.
Tout en affirmant n’avoir pas encore eu accès au dossier, Me Azouri a ajouté avoir commencé à prendre des «mesures» pour dénoncer la «médiatisation» des décisions de gel des avoirs de l’ex-président dans plusieurs pays, assurant que M. Ben Ali n’avait «aucun bien en dehors de la Tunisie». «Si ces autorités ne disent pas de quels avoirs il s’agit, c’est considéré comme un acte de diffamation», a-t-il assuré.
Kadhem Zine El Abidine, représentant du ministère de la Justice, qui parlait, le même jour, au cours d’un point de presse au siège du Premier ministère, à Tunis, a affirmé que les affaires et les accusations relatives au président déchu et ses proches, ont atteint, jusqu’à ce jour, 88 affaires, dont 28 au sujet desquelles les juges d’instruction ont émis des commissions rogatoires et des mandats d’amener internationaux et ont été déférées devant le tribunal militaire.
Les accusations portent sur des crimes «d’homicide volontaire, d’incitation des gens à s’armer les uns contre les autres, d’abus de pouvoir, de malversation, de trafic de pièces archéologiques, de blanchiment d’argent et de violation de la réglementation sur les marchés publics».
D’un autre côté, le représentant du ministère de la Justice a affirmé que deux autres actions en justice ont été intentées à l’encontre du président déchu et de sa famille et seront bientôt examinées devant le tribunal militaire. La première concerne les montants en devises et objets précieux trouvés dans le palais de Sidi Dhrif, près de Sidi Bou Saïd, au nord de Tunis. La seconde est en rapport avec les quantités de drogues et d’armes trouvées dans le palais de Carthage.
L’avocat libanais de Ben Ali pourra-t-il défendre son client devant le tribunal militaire de Tunis? Non, a répondu le responsable du ministère de la Justice. Car, a-t-il expliqué, l’article 141 du Code de procédure pénale tunisien stipule que les prévenus qui ne se présentent pas au tribunal ne bénéficient pas de la défense et aucun avocat ne peut les représenter.
I. B.