On n’a pas vu les partis politiques à Metlaoui, où leur présence aurait été utile, pour essayer de calmer les esprits et d’aider les autorités à restaurer la paix sociale. Ils se contentent de déclarations diffusées à partir de Tunis.  


Dans des communiqués publiés, lundi, ces partis condamnent les affrontements intercommunautaires survenus dans la ville de Metlaoui (gouvernorat de Gafsa), au cours du week-end dernier, et qui ont fait 11 morts et une centaine de blessés. Ils attirent aussi l’attention sur le danger que constitue l’esprit clanique et appellent le gouvernement et les acteurs de la société civile locale à faire le nécessaire pour rétablir l’ordre.

Les régions intérieures abandonnées par… les partis
Bref, tout le monde appelle tout le monde à faire quelque chose, mais tout le monde reste à Tunis, oubliant que les citoyens-électeurs se trouvent aussi dans ces régions déshéritées qui ont besoin de plus sollicitude et d’accompagnement.
Pourquoi ces chers leaders, qui poussent aujourd’hui comme des champignons, avec des ambitions démesurées et irréalistes pour certains d’entre eux, ne retroussent-ils pas les manches pour aller prêcher la bonne parole à… Metlaoui, Redeyef, Siliana et Sidi Bouzid? Ou craignent-ils de subir le sort de certains de leurs collègues, dont on taira les noms par charité, qui ont été hués et conspués, dans ces villes réfractaires, aux cris de « Dégage!»
Pour revenir aux réactions des partis aux événements de Metlaoui, notons que le Front démocratique pour le travail et les libertés (Fdtl) souligne, dans un communiqué, que «le gouvernement aurait dû prendre ses responsabilités totales en intervenant immédiatement, efficacement et avec le nombre approprié de forces de l’ordre et de l’armée nationale, en vue de mettre rapidement un terme à ces affrontements sanglants et rétablir la sérénité dans l’esprit des habitants». Il appelle à l’ouverture d’une enquête sur cette question et à dévoiler ceux qui cherchent à attiser ce conflit et à raviver l’esprit tribal.

On condamne, on déplore, on met en garde…
Le Parti démocratique progressiste (Pdp) met en garde, pour sa part, contre la gravité du dérapage dans les conflits tribaux et claniques «qui menacent l’unité nationale et la font dévier des objectifs de la révolution pour bâtir une Tunisie nouvelle, libre, solidaire et démocratique». A cet effet, il appelle les habitants et toutes les forces démocratiques de la région à intervenir d’urgence pour arrêter l’effusion du sang des Tunisiens», et rétablir la concorde entre les citoyens de la ville.
Le parti Al Majd appelle, de son côté, à l’ouverture d’une enquête urgente pour dévoiler «les parties agissantes et bénéficiaires» de ces troubles, afin de consolider l’unité nationale et rétablir la confiance des citoyens. Il incite tous les Tunisiens et les composantes de la société civile à «la défense de l’unité nationale, faire prévaloir la raison et la logique, et recourir à la loi, loin de tout esprit de vengeance».
Le mouvement Ettajdid met l’accent sur la nécessité de «convaincre les habitants des villes voisines d’éviter de se rendre à Metlaoui, pour soutenir l’une des parties en conflit», ce qui est de nature à attiser la crise.
Le Mouvement démocratique d’édification et de réformes appelle, toutes les composantes de la société civile dans le gouvernorat à intervenir d’urgence pour le règlement de ce conflit entre les deux clans. Il exprime, à cet effet, son refus de voir le clanisme et le tribalisme devenir un substitut à la loi.
Le parti Al Wifaq Al Joumhouri fait part de sa tristesse face aux événements douloureux vécus par la ville de Metlaoui. Il appelle, à ce propos, les forces de sécurité, l’armée et les citoyens «à intervenir d’urgence afin d’arrêter l’effusion du sang des Tunisiens», et incite les composantes de la société civile et les partis politiques «à une médiation auprès des citoyens de la région pour régler cette crise».
Le parti Al Moustakbel appelle, de son côté, le gouvernement provisoire à intervenir d’urgence «pour assumer son rôle dans l’établissement de la sécurité de tous les citoyens et dévoiler tous ceux qui sont impliqués dans les actes de violence». Il souligne l’importance de la justice sociale dans l’emploi en tant que «droit sacré» pour chaque tunisien.
Le parti de la Rencontre de la jeunesse libre (Prjl) recommande, pour sa part, d’œuvrer pour la réconciliation des citoyens à Metlaoui. Il fait part de sa disposition à envoyer une délégation de jeunes représentant le parti pour participer à calmer les esprits afin d’éviter tout dérapage et rétablir la sécurité.

I. B. (avec Tap).