M. Jean-Yves Leborgne, avocat de Ben Ali, «n’a rien demandé au parquet tunisien, comment peut-il donner son avis sur un dossier dont il ignore le contenu?», s’est interrogé un responsable du ministère de la Défense.


Lors d’un point de presse, mardi à Tunis, Kadhem Zine El Abidine, représentant du ministère de la Justice, s’est inscrit en faux contre la dernière déclaration de l’avocat français, Me Yves Le Borgne.
Selon lui, cet avocat, qui vient de déclarer que les plaintes contre Ben Ali sont infondées et qu’il s’agit d’«une mascarade», ne s’est même pas présenté au barreau pour se saisir des deux premières affaires contre «son client, le président déchu». Ces deux premières affaires concernent des armes, de la drogue et autres objets trouvés au palais de Carthage et des bijoux et des devises trouvés au palais Sidi Dhrif à Sidi Bou Saïd.
«Pour réunir des éléments et remplir un dossier, chaque avocat est libre de dire ce qu’il veut. Mais nous nous étonnons de cette déclaration qui n’a aucun sens. L’avocat n’a rien demandé au parquet tunisien, comment peut-il donner son avis sur un dossier dont il ignore le contenu?», s’est interrogé M. Zine El Abidine. Et d’ajouter que selon la législation tunisienne, aucun avocat étranger ne peut défendre un Tunisien dans son pays. C’est écrit dans l’article 44 de la loi 1972 qui dit aussi qu’à titre d’exemple, un avocat français n’a pas le droit de défendre même un Français détenu en Tunisie, sauf s’il a déjà une autorisation du barreau tunisien et, dans ce cas, il doit être assisté par un confrère du pays inscrit au barreau. Ben Ali ne peut profiter d’une défense tant qu’il ne répond pas présent à l’audience, insiste le responsable du ministère de la Justice.

Z. A.