Des stages de formation et des visites dans des pays démocratiques pour apprendre à respecter les droits de l’homme, c’est une première en Tunisie et dans les pays de la région. Il s’agit d’un plan engagé par le ministère de l’Intérieur en collaboration avec le programme des Nations unis pour le développement (Pnud).
C’est ce qu’a annoncé, vendredi, Chokri Aïssa, représentant du ministère de l’Intérieur, au cours d’une rencontre avec la presse au Premier ministère. «Nous sommes en train de faire des pas pour adhérer au système des droits de l’Homme. Nos cadres ont commencé des stages de formation périodique afin de changer de comportement vis-à-vis des citoyens. Surtout lors des manifestations dans les rues», a-t-il dit. Et d’ajouter que le ministère a également adhéré au programme francophone de réflexion qui propose aux services de l’ordre d’autres mesures que d’être violent et de tirer des cartouches.
Des formations tous azimuts
«Une vingtaine de cadres des structures de la sécurité poursuivent aussi une formation du 6 au 17 juin dans le cadre de la concrétisation des droits de l’Homme et des relations saines entre le citoyen et l’agent de sécurité publique. D’autres ont récemment effectué des visites dans des pays européens, notamment en Espagne qui a vécu auparavant les mêmes événements pour voir comment les choses se passent dans ce pays», a précisé le responsable de la sous-direction de la formation des formateurs au ministère de l’Intérieur. Interrogé sur le manque de réaction de la sécurité lors des événements meurtriers de Metlaoui, la semaine dernière, le représentant du ministère de l’Intérieur s’est montré très ferme: «Nous ne tirerons plus. Nous avons adopté un système qui refuse le terrorisme. Pour le moment, il n’y a pas de recette bien déterminée pour intervenir. Après la dissolution de la police politique, nous sommes appelés à reconstruire autrement cette institution», a-t-il répondu. Et d’ajouter fermement qu’il n’en est plus question de tirer sur la foule. «Il nous faut un plan pour la gestion des risques. Ça va être une nouvelle culture. Ce n’est pas facile, car l’agent en lui-même vient d’une société qui manque aussi de culture en matière de droits de l’Homme». Selon lui, il faut des mesures pour développer partout cette culture dans tout le pays. «Des experts nous ont proposé des systèmes de prévention des actes de violence conformes aux normes internationales», a-t-il dit.
Zohra Abid