Une marche pacifique a été organisée, dimanche, à l’avenue Bourguiba à Tunis, pour demander la libération de l’officier de police Samir Feriani, qui militait pour l’assainissement du ministère de l’Intérieur.


Samir Feriani avait été arrêté le 29 mai après avoir publié dans un journal des articles dénonçant «la corruption» et l’affiliation à l’ancien régime de certains hauts responsables actuels du ministère de l’Intérieur.
Dans une lettre au ministre de l’Intérieur, Habib Essid, l’officier haut gradé qui dirige un programme de formation d’officiers au ministère de l’Intérieur, a nommé certains officiels actuellement haut-placés au ministère, responsables selon lui du meurtre de manifestants pendant la révolution tunisienne, ainsi que d’autres violations des droits humains. Il accusait aussi des officiels du ministère d’avoir détruit des archives embarrassantes suite à la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali le 14 janvier.
Des représentants de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie (Altt) et Human Rights Watch (Hrw), des membres de la famille de l’officier de police et plusieurs dizaines de citoyens, de blogueurs et d’internautes ont participé à cette marche qui s’est dirigée du Théâtre municipal de Tunis vers le siège du ministère de l’Intérieur, avant de revenir au point de départ.
Les protestataires scandaient des slogans appelant à la «libération immédiate de Samir Feriani et l’assainissement du ministère de l’Intérieur» ainsi qu’à «la libération des innocents et la punition des criminels». Ils protestaient, en outre, contre «les agissements terroristes de la police politique» et contre «la politique du gouvernement provisoire».
Devant le siège du ministère de l’Intérieur, l’épouse de l’officier de police, qui était entourée de ses trois enfants et de sa belle-mère, a appelé le syndicat des agents de la sécurité, ainsi que les «agents intègres du ministère» à soutenir leur collègue détenu.
Des agents des unités d’intervention ont essayé de bloquer la marche des protestataires vers le ministère de l’Intérieur, mais les manifestants ont pu poursuivre leur marche sans incidents.

I. B. (avec Tap)

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